Enfin du vin bio ! Si la filière se réjouit du vote du règlement européen, tant attendu, certains points du texte pourraient faire évoluer les pratiques au chai. Sans compter qu’une grande vigilance sur la traçabilité est désormais incontournable.
À compter des vendanges 2012, le vin bio existera enfin officiellement. L’eurofeuille pourra être apposée sur les bouteilles, indiquant par là que non seulement les raisins ont été cultivés selon le cahier des charges de l’agriculture biologique, mais aussi que le viticulteur a respecté des règles de vinification “bio”. Après de multiples tergiversations et reports, depuis 2009, les États membres de l’Union européenne se sont mis d’accord pour adopter ces règles, le 8 février, lors de la réunion du Comité permanent de l’agriculture biologique (lire en page 26). Le texte voté sera mis en application à partir du 1er août 2012. Le logo bio européen sera obligatoire sur les vins bio, et le logo AB, lui, sera facultatif.
Vigilance sur la traçabilité
Une grande majorité de vignerons adhérents du Syndicat des vignerons bio d’Aquitaine a vinifié dès 2011 en appliquant la nouvelle réglementation. Le but : en anticiper les éventuelles difficultés. “Globalement,la nouvelle réglementation pose peu de problèmes, même si certains points vont être plus délicats, notamment lors des années difficiles au niveau climatique”, estime Stéphane Becquet, vinificateur du syndicat. Il insiste surtout sur la nécessité d’une bonne traçabilité : “Il faut être vigilant, par exemple pour les azotes, sur les produits achetés en mélange, et bien lire les étiquettes. La difficulté, c’est que, si un seul des intrants achetés n’est pas autorisé dans le règlement, le vin sera déclassé en conventionnel”, prévient-il.
Du côté des levures, “c’est la disponibilité bio de la souche qui est demandée. En cas de non-disponibilité bio de la souche que le vigneron souhaite utiliser, il lui sera possible d’utiliser une levure non bio.”Pour l’heure, seules quelques gammes sont disponibles en bio, “et on ne sait pas comment cela va évoluer, admet le technicien. De toute manière, nous avons ici une grande majorité de bonnes fermentations indigènes.”
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