Vigneron dans le Jura, Jean-Luc Morel souhaite apporter du fumier frais à ses vignes pour réactiver les micro-organismes du sol. Mais la question de l’équipement pour l’épandage se pose. Une réflexion à plusieurs, autour d’un prototype, est en cours.
"La majeure partie de notre vignoble a plus de 40 ans. Nous avons remarqué une baisse de vigueur ces dernières années. Nos vignes doivent être un peu boostées !”, explique Jean-Luc Morel, viticulteur à Poligny dans le Jura, avec son fils Valentin, sur le domaine Les Pieds sur Terre.
Des sols riches en humus stable
Ces trois dernières années, le viticulteur opte pour l’apport, courant mars, d’un engrais organique, type 7-2-10, à base de fi entes de volailles. “C’est un engrais assez vif, plus dynamique.” 25 à 30 unités sont amenées par hectare sur les vignes qui en ont le plus besoin. “Nous ne mettons que 10-15 unités sur les zones les plus productives car nous devons aussi faire attention au problème de pourriture.” Quant aux autres éléments, comme le phosphore et la potasse, des analyses de sol régulières indiquent que le taux est largement suffisant. d’assez bonne qualité. “Même si nous avons un hectare et demi qui contient 50 % de cailloux !” Et pendant 30 ans, Jean-Luc Morel a broyé les sarments. “Nous avons un taux d’humus très important dans nos sols, mais c’est de l’humus stable, qui ne minéralise pas assez, constate le vigneron. Nous avons besoin d’apporter de la matière fraîche, pour réactiver les micro-organismes et faire en sorte que l’azote soit assimilable par la vigne. Pendant longtemps, j’ai utilisé des amendements trop compostés.”
L’objectif : du fumier frais
Le modèle idéal vers lequel le vigneron souhaite aller est l’apport de fumier frais, composté cinq semaines maximum, garant de nourriture pour les micro-organismes du sol. “Il est conseillé d’épandre ce type de fumier tôt au printemps, fin février début mars, lorsque le sol commence à se réchauffer.” Or, à cette période dans le Jura, le travail de taille et de liage prend encore beaucoup de temps. De plus, les sols ne sont pas encore ressuyés et limitent l’entrée des machines dans les parcelles… L’idée est alors d’apporter le fumier frais en octobre-novembre. “Lors d’une formation avec Yves Hérody, nous avons appris qu’un fumier frais, apporté à l’automne et incorporé superficiellement, sur les 15 premiers centimètres du sol, se décompose très peu en hiver et redémarre au printemps suivant.”
Frédérique Rose
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