Maladies du bois de la vigne

Le 22/05/2011 à 22:05 par La Rédaction
 
Symptômes typiques d'esca sur un cep présentant de nombreuses feuilles tigrées et très colorées en fin de saison.

Les maladies du bois de la vigne, au fonctionnement très complexe, provoquent à plus ou moins long terme la mort des ceps. Ces maladies de dépérissement sont influencées par différents facteurs, au rang desquels on trouverait les pratiques culturales. Mais dans quelle mesure ?

Le 21 septembre 2010, au cours de leur assemblée générale, les vignerons du Sancerrois ont voté une motion exigeant une aide de la part des pouvoirs publics pour lutter contre l’eutypiose, le black dead arm (BDA) et l’esca, les fameuses maladies du bois de la vigne (MDB). Dans le vignoble français, 11 % de ceps seraient improductifs, en moyenne, à cause de l’impact de ces pathologies. Avec des situations très contrastées suivant le vignoble, l’année la parcelle… C’est la particularité de ces maladies, dues à un cortège de champignons : une grande irrégularité dans l’expression de leurs symptômes foliaires, qui reste encore largement inexpliquée, malgré de nombreuses études et recherches. Quelques tendances apparaissent tout de même : “Ce qui ressort, précise Étienne Laveau, conseiller viticulture biologique à la chambre d’agriculture de Gironde, c’est une augmentation du nombre de parcelles touchées, au fi l des années, mais pas de l’intensité au sein des parcelles.” Le vignoble bio estil logé à la même enseigne ? “Il n’y a aucune donnée spécifi que par rapport aux bio”, répond le conseiller. Marc Chovelon, du Grab (1) d’Avignon, confirme : “Quand ces maladies ont explosé dans les vignobles conventionnels après l’interdiction de l’arsénite de sodium, en 2001, elles n’ont pas pullulé chez les bio : ils ne traitaient pas avant, ils ne traitaient pas après. On a pu entendre alors qu’ils en avaient moins que les conventionnels mais en fait, il n’y a aucune étude derrière.” Marc Chovelon a d’ailleurs suivi une parcelle bio pendant le dispositif d’observatoire national des maladies du bois (2) : elle a été touchée de la même manière que les conventionnelles. Effectivement, la tendance paraît claire : “Il n’y a pas de spécifi cité bio sur le sujet”, pense Nicolas Constant, ingénieurconseil viticole à l’AIVB (3). De même, Pascal Lecomte, ingénieur d’études à l’Inra de Bordeaux, explique : “Les MDB, a priori et faute de données précises, c’est le même problème chez les bio et les conventionnels.” François Dal, conseiller viticulture au Sicavac (4), nuance en rappelant que “beaucoup de vignobles se sont convertis récemment à la bio et que les MDB ont une inertie de dix à quinze ans”. Or, le point positif des viticulteurs bio, souligne- t-il, “c’est qu’ils ont, en général, une bonne maîtrise de la vigueur”.

Antagonisme vigueur/défense

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