Les démonstrations de matériels toujours très suivies. (crédit Rivry-Fournier C. )
Pour sa 1re édition, Terr’eau Bio réussit son pari. Le 7 et 8 juin dans l’Oise, près de 1 500 visiteurs, dont beaucoup de conventionnels, sont venus découvrir les pratiques culturales, les matériels, les fournitures et les filières spécifiques bio. Un salon fédérateur, vitrine des techniques de pointe, notamment en céréales et légumes.
“Ce rendez-vous arrive au bon moment. La vague de conversions est sans précédent en Hauts-de-France. Beaucoup de céréaliers s’interrogent sur les pratiques bio, et sont curieux de les découvrir”, se réjouit Manou Masson, présidente d’ABP, Agriculture bio de Picardie, structure organisatrice du salon. Terr’eau bio symbolise un peu son engagement, d’autant plus qu’il se déploie sur dix hectares de son exploitation. “Les mentalités évoluent. Le but est d’impulser une dynamique de changement, de l’accompagner et de montrer le professionnalisme des acteurs de la bio. Ce qui est rassurant”, ajoute-t-elle, ravie du succès de cette 1re édition.
Soutien de l’agence de l’eau Pour réussir le pari, toutes les forces vives de la bio régionale se sont mobilisées grâce au concours de l’agence de l’eau Seine-Normandie. En annonçant 80 % du montant de l’événement, soit une subvention prévisionnelle de 120 000 euros, l’agence de l’eau veut insuffler des changements de pratiques profonds. “Sur les 53 masses d’eau du bassin, 32 sont dégradées par les pesticides et les nitrates, rappelle Pascale Mercier, directrice des Vallées d’Oise de l’agence de l’eau Seine-Normandie, lors de l’inauguration. Il est essentiel de travailler en amont pour limiter la charge polluante. Et notre partenariat avec l’ABP depuis dix ans est un axe important.” Pour les actions dédiées à la protection de l’alimentation en eau potable, le budget annuel moyen des Vallées d’Oise oscille entre 3 et 4 millions d’euros par an. “Un tiers est consacré à la bio en conversion, maintien, matériels et animations, précise la directrice. Ce pourcentage devrait s’accroître pour suivre la hausse des conversions.” Et de rappeler les atouts de la bio pour “non seulement lutter contre la pollution de l’eau mais aussi contre l’érosion, le changement climatique, la perte de biodiversité ” Pour l’agence de l’eau, face à ces enjeux, Terr’eau Bio joue un rôle stratégique : favoriser les retours d’expériences, les confrontations de pratiques et les transferts de connaissances. Les chambres d’agriculture des Hauts-de-France y sont également associées. “La démarche est partenariale car chacun est concerné, et doit générer des comportements vertueux”, résume Pascale Mercier.
Christine Rivry-Fournier