3 questions à J.-M. Lévêque, président de la commission restauration commerciale du Cnab et du Synabio
Pourquoi avoir souhaité retravailler la première version du cahier des charges restauration commerciale ?
Je vois deux, voire trois bonnes raisons. La première et principale est le développement de l’offre de produits bio aux convives via différentes formes de restauration commerciale. Chacun peut le constater au quotidien lors de ces déjeuners hors domicile et à la lecture de différentes évaluations qui confirment cette croissance. Pour l’Île-de-France, il était estimé en 2017 par The Place to bio – « guide des restaurants bio et engagés » de France sur le net –, 250 à 300 points de restauration proposant un produit, un plat et/ou un menu. La seconde raison est que ce succès dont chacun peut se réjouir doit se faire dans le respect du consommateur et des efforts de la profession pour rendre accessible une offre de qualité. Ce respect attendu doit se traduire par de la transparence, une cohérence entre le dire et le faire et donc un cadre commun et officiel, applicable à toutes les initiatives et démarches.
Et la troisième raison ?
Elle se résume au constat que la première ébauche n’avait pas rencontré le succès attendu et l’engagement volontaire des professionnels du secteur vers la certification. La proposition souffrait d’un niveau d’exigence élevé sans contrepartie comme des outils ou visuels d’identification, et donc de valorisation. Nous pouvons en la matière prendre exemple sur certains de nos voisins européens.
Qu’espérer de ce second souffle ?
Dans un premier temps, l’application progressive des règles et l’engagement des structures de restauration vers la certification vont permettre aux démarches sérieuses de bénéficier de la confiance des consommateurs. Ce déploiement ne pourra se faire sans des actions significatives de communication en direction des professionnels et des convives. Le projet Ambition Bio comprend la mise en oeuvre de ce programme dans les missions de l’Agence Bio.
Quand la dynamique sera en route, il est attendu de la restauration commerciale sa contribution à la découverte des produits bio et donc au développement des filières.
Inao