En direct de l’Inao / Vins bio : bilan d’étape

Le 04/12/2017 à 7:30 par La rédaction
La priorité, pour le Cnab et sa commission vins bio, est d’anticiper les évolutions plutôt que les subir. (© Inao)

Le vin est un des derniers arrivés de la famille des produits biologiques, postérieur même aux produits de l’aquaculture : c’est en 2012 que le cadre réglementaire propre à la vinification des vins bio est mis en place. Aujourd’hui, la filière est en pleine croissance.
Avant, nous ne parlions que de “vins issus de raisins biologiques”. Le vin bio est une filière jeune, et vigoureuse : ces dix dernières années, le chiffre d’affaires de ce marché a été multiplié par trois. Et l’intérêt du consommateur ne se dément pas. Cette poussée de croissance n’est pas sans poser des difficultés, notamment avec des déconversions de certains vignobles, insuffisamment préparés, ou frappés par les maladies.

Les règles de la production végétale s’appliquent

À la vigne, les règles de la production biologique sont les mêmes que pour les autres productions végétales pérennes : interdire les intrants chimiques de synthèse, valoriser les ressources locales, préserver la fertilité des sols, se convertir en trois ans, utiliser des plants bio… Sur ce dernier point, il est possible de déroger, mais l’accord trouvé au niveau de l’Union européenne sur la réforme du règlement bio propose un cap : s’il est adopté, il faudra qu’à l’horizon 2035, les nouvelles plantations soient faites avec des plants bio. Le Cnab et ses commissions semences et vins bio se sont saisis du sujet : comment produire des plants biologiques en respectant les enjeux sanitaires et réglementaires et à un coût raisonnable ? La vigne, comme l’arboriculture fruitière, est une production fortement exposée aux maladies. La monoculture sur des terroirs particuliers (aires d’appellation) avec une multiplication végétative en est la principale raison. En la matière, la question de la réglementation applicable au cuivre (aujourd’hui un plafond de 30 kg/ha sur cinq années glissantes), en l’absence d’alternatives, est un sujet majeur de préoccupation pour la filière.
Olivier Catrou (responsable du pôle AB) et Sophie Boucard (pôle vins) Inao