Comment s’y retrouver face aux multiples produits biostimulants des plantes présents sur le marché ? Suite à l’article paru dans Biofil 110 de mars-avril 2017, voici quelques précisions complémentaires.
La définition réglementaire de biostimulant n’est pas encore officielle. Elle est en gestation dans une nouvelle réglementation européenne sur les matières fertilisantes en cours d’élaboration. Le terme apparaît néanmoins dans la loi d’avenir agricole française de 2014. Ainsi, le décret du 30 avril 2016 donne le feu vert à l’utilisation et à la vente, sans autorisation, de substances mélangées avec de l’eau et accessibles à tout utilisateur. Une liste de 140 plantes à usage biostimulant (lire Biofill 111) autorise ainsi la vente des substances naturelles pour stimuler la croissance des plantes. Ce, à condition de ne pas communiquer sur les effets revendiqués. La fonction de répulsif par exemple n’est pas une propriété biostimulante, mais de biocontrôle. Elle implique une inscription comme substance de base, ou à défaut une autorisation de mise sur le marché (AMM).
Contraintes
Défini par sa fonction, le biostimulant ne doit pas apporter directement à la plante d’éléments nutritifs. Les substances actives le composant servent à améliorer le fonctionnement du sol et/ou du végétal, et leurs interactions. Pour être utilisable en bio, il doit être composé de matières premières – plantes et aussi autres substances (algues, micro-organismes, acides aminés et protéines hydrolysées, substances humiques ou minérales non nutritives, biomolécules) – autorisées par le règlement bio européen, dans sa liste positive (annexe 1 du RCE 889/2008 Engrais et amendements). Pour entrer dans la catégorie des engrais, ces produits doivent être conformes à la norme française NFU 42 001 ou à celle du règlement CE 2003/2003. Mais ils ne peuvent revendiquer qu’une teneur en NPK et/ou oligo-éléments, sans s’afficher en tant que biostimulant. C’est pourquoi il faut être vigilant sur les listes de produits autorisés en bio (UAB) délivrées par certains organismes certificateurs. Autre contrainte : pour valoriser ses fonctions, en tant que stimulateur de croissance, un biostimulant doit être pourvu d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) Matière fertilisante délivrée par l’Anses (1). L’obtenir est moins contraignant et coûteux qu’une AMM de biocontrôle (20 000 € et plus de 40 000 € selon les études nécessaires aux revendications espérées). Une méthode d’évaluation des effets des biostimulants doit être mise au point.
Christine Rivry-Fournier
(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
Biostimulants des plantes : éviter les confusions
(crédit : Rivry-Fournier C. )