Toutes les matières premières végétales biologiques ou en conversion peuvent être utilisées dans la fabrication d’aliments pour animaux, sans restriction pour les ingrédients végétaux bio, limité à 30% de la part végétale de la ration pour les ingrédients en conversion. Mais d’autres règles existent. Attention aux étiquettes.
Les matières premières végétales conventionnelles ne peuvent être utilisées qu’en cas d’indisponibilité en bio de ces ingrédients. Seules celles listées à l’annexe V sont utilisables (uniquement pour les monogastriques). Ces ingrédients sont tout de même contrôlés : ils doivent être garantis sans OGM, et ne doivent pas être obtenus à l’aide de solvants de synthèse (pas d’hexane pour la fabrication de tourteaux).
En ce qui concerne les matières premières d’origine animale, elles doivent être listées à l’annexe V du RCE 889/2008 (globalement, seuls certains produits et sous produits laitiers, quelques dérivés de poisson et quelques ovoproduits sont utilisables en agriculture bio). Ceci signifi e que les matières premières d’origine animale qui ne sont pas listées à l’annexe V, comme le miel, ne peuvent pas être utilisées en alimentation animale, même si elles sont bio. Enfin, les minéraux et additifs utilisables dans l’alimentation du bétail doivent être listés aux annexes V et VI du RCE 889/2008.
Entre monogastriques et herbivores
Les règles de certification sont différentes pour les monogastriques et pour les herbivores. Entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2011, les monogastriques bénéfi cient d’une dérogation permettant de donner jusqu’à 5 % d’ingrédients agricoles conventionnels, pour peu qu’ils soient listés en partie 1 de l’annexe V. Au terme de cette période, les monogastriques, à l’image des herbivores, devront être nourris à 100 % en bio (sauf cas de dérogation exceptionnels).
L’étiquetage à la loupe
Les règles d’étiquetage des aliments pour animaux sont également fixées par le règlement européen. Il existe deux catégories d’aliments pour animaux :
- Les aliments “issus de l’agriculture biologique” pour lesquels plus de 95 % du total de l’aliment est issu de l’agriculture bio (cette règle diffère des denrées alimentaires classiques qui prennent 95 % de la part agricole). Les 5 % restants sont soit des matières agricoles conventionnelles ou en conversion, soit des minéraux et additifs listés. La mention “issu de l’agriculture biologique” doit apparaître sur les étiquettes et documents d’accompagnement de ces aliments.
- Les aliments “utilisables en agriculture biologique” pour lesquels moins de 95 % du total de l’aliment est issu de l’agriculture biologique. Les prémix ou les aliments minéraux ou les blocs à lécher qui contiennent une part agricole très faible sont certifiés dans cette catégorie. Il est important de noter que même les aliments 100 % minéraux, donc ne contenant aucun ingrédient agricole, sont également certifiés. La mention “peut être utilisé en agriculture biologique, conformément aux règlements (CE) 834/2007 et (CE) 889/2008” doit apparaître sur les étiquettes et documents d’accompagnement. Afin de faciliter les calculs de ration des éleveurs, 4 pourcentages doivent être mentionnés sur les étiquettes :
- La part d’ingrédients biologiques,
- La part d’ingrédients en conversion,
- La part d’ingrédients conventionnels, soit sur la part agricole, soit sur le total. (Ces trois pourcentages peuvent être exprimés)
- La part agricole sur le total de l’aliment.
Il est tout à fait possible de certifier chez un fabricant d’aliment des aliments qui dépassent les seuils autorisés en aliments conventionnels ou en conversion, charge ensuite à l’éleveur de se reporter aux étiquettes pour faire ses calculs de ration et ne pas dépasser les taux autorisés. En outre, les références à l’Organisme certificateur, la liste des ingrédients précisant les ingrédients bio ou en conversion, la référence au fabricant/vendeur/emballeur sont obligatoires.