Une première en France : une caisse de mutualisation visant à indemniser les producteurs bio victimes de contaminations croisées voit le jour en plantes aromatiques et médicinales. Créée par Adatris, société angevine, elle mise sur des analyses systématiques basées sur un échantillonnage certifié pour une traçabilité maximale.
“Nous voulons sécuriser complètement nos productions pour rassurer les consommateurs et protéger les producteurs”, résume François Duveau, co-dirigeant d’Adatris, entreprise de production, séchage, tamisage, transformation et conditionnement de PPAM. Fondée en 2009 et basée à Saint-Lézin en Maine-et-Loire, Adatris a démarré son activité avec une part de bio restreinte à 5 % et “la volonté de contribuer à démocratiser la bio”. Huit ans plus tard, la situation d’Adatris s’est inversée : 95 % de sa production est bio, et elle le sera en totalité l’an prochain.
Pour réussir ce pari, l’entreprise a recruté son propre réseau composé actuellement de 27 producteurs, engagés entièrement en bio ou décidés à y parvenir rapidement. Ces agriculteurs sont regroupés au sein de six comptoirs d’approvisionnement, basés dans l’Ouest, le Nord et l’Est de la France, des zones de grandes cultures en diversification, soit un potentiel de 4 500 hectares. Des séchoirs y sont installés, d’une capacité totale de 500 tonnes de plantes sèches (5 000 tonnes de fraîches). “Adatris a mis en place un système intégré de la production à l’expédition pour les marchés de l’extraction végétale, l’herboristerie, l’infusion, les compléments alimentaires, les cosmétiques ou les huiles essentielles et végétales”, indique François Duveau. Avec comme devise : “sécuriser la filière pour garantir une source de santé pour tous”.
Christine Rivry-Fournier
Contaminations : traque et caisse de sécurisation chez Adatris
François Duveau, fondateur et co-dirigeant d'Adatris, met en place une caisse d’indemnisation, “indispensable à la durabilité d’une filière bio sécurisée”.