Organisé en partenariat avec Biofil, un Parcours bio a été mis en place pour guider les visiteurs de l’édition 2011 du Salon international du machinisme agricole qui s’est déroulé à Paris en février dernier. Une cinquantaine de firmes, françaises et étrangères, ont exposé des matériels à destination des agriculteurs bio mais aussi des conventionnels intéressés par les pratiques alternatives. Tour d’horizon.
Bineuses à céréales et maïs, avec ou sans dispositifs d’autoguidage, herses étrille, houes rotatives, matériel de déchaumage et de travail du sol simplifié constituaient l’essentiel des outils exposés au sein du Parcours bio. Dans l’ensemble, peu de matériels nouveaux, hormis chez Hatzenbichler qui commercialise depuis quelques mois en France une houe rotative d’une conception originale (lire plus loin). La plupart des exposants du Parcours bio enregistrent une demande croissante de matériels de désherbage mécanique, tels que herses, houes et bineuses. “Les ventes sont tirées autant par des conversions à la bio que par la montée en puissance d’Ecophyto 2018 qui pousse les conventionnels à adopter des pratiques plus durables. La houe rotative en particulier est de plus en plus utilisée en conventionnel. C’est un outil intéressant pour amener progressivement les agriculteurs à un changement de pratiques, voire à des conversions. Grâce à son débit de chantier élevé, certains l’essaient tout d’abord dans du maïs puis finissent par la passer dans les céréales”, note Jacques Enfrin, responsable commercial chez Carré.
Une forte demande en conventionnel
Le son de cloche est identique chez le constructeur de bineuses Agronomic. “Si, pour l’instant, seuls les bio achètent des bineuses à céréales, pour le maïs en revanche, les conventionnels sont aux premières loges”, indique Jean-Luc Grégoire (lire Biofi l n° 74). Plusieurs exposants soulignent l’effet d’entraînement sur les conventionnels d’initiatives comme les essais de binage sur céréales menés parArvalis ou sur betteraves à sucre par l’Institut Technique de la Betterave. “La clientèle bio est assez stable mais on voit de plus en plus de conventionnels en non-labour intéressés par nos matériels”, remarque Michel Davy, responsable technique chez Actisol. Chez Bonnel, mais aussi Bugnot, les ventes de charrues déchaumeuses sont en hausse, en lien avec la progression des conversions, mais pas uniquement. “Cet outil, qui travaille sur 10 à 15 cm, intéresse tous ceux qui veulent à la fois mieux préserver la matière organique et réduire les compactions mais aussi diminuer le temps de travail par rapport au labour traditionnel. Il rencontre aussi un succès important en terrain pierreux”, précise Aurélien Rundstadler, inspecteur commercial chez Bugnot. Du côté de chez Morris, constructeur canadien de cultivateurs à dents, on estime que le marché est animé avant tout par le développement des techniques culturales simplifi ées, la clientèle bio ne venant qu’en complément. “La demande de bineuses est surtout motivée par des achats d’agriculteurs pionniers qui anticipent le durcissement de la réglementation sur l’utilisation des phytosanitaires et se lancent dans les techniques alternatives”, analyse Michel Basson des Ateliers du Val de Saône.
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