Beaucoup plus que sur le continent, l’agriculture biologique est très présente sur les îles bretonnes qui attirent toutes des bio. Une caractéristique qui ne doit pas faire oublier les nombreuses contraintes auxquelles elle est soumise.
Si toutes les îles bretonnes, sans exception, abritent des agriculteurs biologiques – on en trouve même un à Ouessant – l’île de Batz, sur la côte nord bretonne, est celle où la présence de la bio est la plus signifi cative. Aujourd’hui sur cette île au large de Roscoff, la moitié des vingt exploitations agricoles qui se partagent les 160 ha de terres labourables sont en agriculture biologique. “Dans les années 1980, les premières conversions ont été facilitées par l’usage ancien des algues comme fertilisant. Le pas à franchir paraissait alors beaucoup plus simple”, rappelle Yvonne Leroux, installée avec son mari Gérard en maraîchage biologique depuis 1995. “Pour d’autres, la motivation à se convertir a été surtout économique car la bio semblait plus à même de valoriser de faibles surfaces d’exploitations, de 7 à 8 ha en moyenne”, ajoute Alain Glidic, maraîcher installé sur l’île en 1984 et converti en 1998. Il y produit pommes de terre primeur (la spécialité de l’île), carottes, fenouil, échalotes, oignons et choux-fleurs sur 5 ha et possède un petit cheptel de trois vaches allaitantes.
Pourtant, loin de l’image de carte postale, pratiquer l’agriculture sur une île, que ce soit en bio ou en conventionnel, renvoie très vite à de nombreuses diffi cultés. La pression foncière tout d’abord qui, même si elle s’est quelque peu ralentie avec la crise immobilière, soumet l’agriculture à une forte concurrence, notamment les besoins en terres constructibles.
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Retrouvez l'intégralité de l'article dans Biofil N° 69 - Mars-Avril 2010