Écimeuse

Le 10/10/2010 à 7:59 par La Rédaction


L'écimeuse complète les autres outils utilisés (bineuse, herse étrille...). Conçu d'abord pour la gestion des adventices, elle sert à d'autres applications : castration des maïs, coupe des fleurs mâles du colza...

Une écimeuse pour traquer les adventices en grandes cultures a été mise au point par le fabricant ETR Breton. Utilisation, atout, faiblesse, prix : le point sur cet outil lors d’un essai en Maine-et-Loire.

Comment stopper les folles avoines, rumex, chardons ou autres chénopodes ? L’écimeuse peut être un “plus” dans la palette des outils de désherbage mécanique. Relativement efficace, pour peu que la culture principale soit plus basse que l’adventice, son point faible reste malgré tout la folle avoine, plus insaisissable. En juin dernier, un groupe de producteurs bio assistait à une démonstration.

Combrée en Maine-et-Loire, le 9 juin 2010 : période de folle avoine. Philippe Chazé, producteur mayennais de céréales bio, teste son écimeuse, achetée il y a un an, sur une parcelle de blé de son confrère Éric Petit. “Tout se joue dans la vitesse, la hauteur de coupe et l’angle d’attaque”, indique ce dernier. “2 à 3 km/h maximum, en cas de folle avoine dense, barre de coupe piquant légèrement du nez, au plus près de la culture principale pour atteindre les tiges les plus rigides”, précise Christophe Riquier, gérant de l’ETR Breton. “Les couteaux doivent être bien affûtés”, a constaté Philippe Chazé. Cette version d’écimeuse de 6,40 m de large en comporte 18, répartis en 4 sections, fonctionnant avec le circuit hydraulique du tracteur. Ce dernier, doté de roues étroites, investit des interrangs de 30 cm, avec l’écimeuse en frontal. Une dizaine de personnes observent la démonstration. “C’est intéressant pour des blés assez courts, pas trop dressés, pois de printemps et d’hiver, lentilles, vesces”, suggère Renan Maurice, technicien spécialisé en grandes cultures. L’intervention est faite avant le stade épiaison des adventices, avec deux fenêtres possibles, entre mai et juin, l’objectif étant d’éviter le resemis des graines.

Atouts et faiblesses

Avec une écimeuse de 8 m à centrale hydraulique externe (utilisée en Cuma), Patrick Coussot, céréalier bio en Vendée, juge la machine fragile (problème d’huile, casse de courroies) et peu effi cace sur les folles avoines dans ses blés, après 5 saisons de recul. “Avec le constructeur, nous avions remplacé des sections par une barre de coupe de moissonneuse- batteuse, mais ça n’a pas été mieux, regrette- t-il. En revanche j’ai toujours eu d’excellents résultats sur les lentilles.” La gestion des folles avoines s’avère plus délicate en densité importante (risque de bourrage) et en cas de vent. Les rumex et chardons sont plus facilement maîtrisables. “L’écimeuse n’est pas un matériel miracle, prévient Christophe Riquier. Il faut la voir comme un dernier recours avant récolte.” Des producteurs ont conçu leurs propres écimeuses. Nous y reviendrons. De son côté, Philippe Chazé, également entrepreneur de travaux agricole, devrait proposer des prestations.*

Frédéric Ripoche

Pour les spécificités techniques consultez l'édition de Biofil N°71 - juillet-août 2010