Utilisation du BRF en paillage

Le 04/12/2017 à 7:32 par La rédaction
Le bois raméal fragmenté. (crédit photo Sehbs)

La Station expérimentale maraîchage de Bretagne Sud (Sehbs) expérimente depuis dix ans le bois raméal fragmenté (BRF) en incorporation et en paillage. Les résultats sont mitigés : manipulation et désherbage chronophages, baisse des rendements… Néanmoins, l’apporter de temps en temps plutôt qu’en systématique serait intéressant.
"Les maraîchers bio ont des difficultés à trouver du compost pour leurs cultures maraîchères, introduit Maët Le Lan, responsable de la Sehbs de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne (Crab), lors d’une conférence au salon Tech&Bio le 20 septembre 2017. D’autres ont des parcelles proches des zones ostréicoles et se voient interdire l’utilisation de déjections animales même compostées pour des problèmes de contaminations bactériologiques.” Plusieurs maraîchers bretons ont commencé à tester le BRF, il y a une dizaine d’années. “Dans un but de recherche d’autonomie, et aussi pour limiter l’usage des paillages plastiques.”
Comparer avec la réalité
Face à cet engouement, la station expérimentale veut évaluer la méthode afin d’étudier ses réelles plus-values. Dès 2007, deux parcelles en bio – une en plein champ, l’autre sous tunnel froid – servent de support. Sur chacune d’elles, deux modalités sont testées. D’une part, en témoin, le sol de la parcelle est travaillé avant chaque culture (canadien, rotavator, cultirateau), la fertilisation et l’irrigation sont raisonnées selon les besoins. Et selon les cultures, un paillage plastique en polyéthylène est mis en place. Pour l’autre modalité, le BRF est installé à l’automne systématiquement en couverture de trois centimètres d’épaisseur. Il n’y a plus de travail du sol, l’irrigation et la fertilisation sont apportées si nécessaire. “On peut nous dire que face au paillage plastique, le BRF n’a aucune chance de s’en sortir ! Mais il nous semblait plus juste de comparer cette modalité avec ce qui se fait en majorité par les producteurs, explique la responsable. Face à un sol nu, le BRF aurait de toute façon montré des avantages, mais cela n’aurait mis en évidence que l’intérêt d’avoir un paillage, quel qu’il soit.
Frédérique Rose