Quelles semences bio demain ?

Le 01/02/2018 à 7:30 par La rédaction
Production de semences de laitue chez Lucien Laizé. Face à une demande croissante, la disponibilité en semences bio est un véritable enjeu. (crédit photo : Lucien Laizé)

Administrateur à la Fnams (1) et membre de la section réglementation du Gnis (2), Lucien Laizé, producteur-multiplicateur se questionne sur l’implication de la filière et des semenciers conventionnels quant à la disponibilité en semences bio :
Je souhaite à terme produire toutes mes semences en bio. Pour l’instant, les semenciers conventionnels avec lesquels je travaille ne cherchent pas à produire en bio plus que ça.” D’après lui, certains semenciers attendront toujours le dernier moment, jusqu’à ce que la semence passe hors dérogation, pour se mettre à la production bio.
Dur maintenance des variétés du domaine public 
D’après le producteur, les variétés du domaine public sont de moins en moins maintenues par les semenciers. “Et on
trouve de plus en plus des semences, même si elles sont en bio, dont la maintenance du type n’a pas été rigoureuse.”
Un maraîcher se les procurant se retrouve alors parfois avec un légume qui ne correspond pas à la graine achetée. Cela peut poser problème si l’on avait besoin d’une variété précoce et que l’on se retrouve avec une tardive… “Ou pour les circuits longs où l’on recherche plus d’homogénéité en forme, taille, couleur. L’intérêt pour les variétés du domaine public peut alors décroître, c’est dommage.”
Distorsion de concurrence
Autre inquiétude, l’arrivée sur le marché français de semences bio, produites à l’étranger quatre fois moins chères que celles produites en France… “Grâce à une main-d’oeuvre bon marché et au suivi minimum du cahier des charges. C’est sûr, la semence sera bio… mais produite comment et avec quelle éthique ?
Frédérique Rose
(1) Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences.
(2) Groupement national interprofessionnel des semences et plants.
Production de semences de laitue chez Lucien Laizé. Face à une demande croissante, la disponibilité en semences bio est un véritable enjeu.