Piloté par l'Itab et Blédina, le projet Absolu vise à améliorer la qualité des sols en bio, avec des essais lancés sur deux fermes pilotes, et la mise en place de formations pour les conseillers agricoles.
À l'origine du projet, il y a la volonté de Blédina, leader en alimentation infantile en France et filiale de Danone, de développer la babyfood bio. « Cette gamme a été lancée en mars 2018, et nous voulions aller plus loin, pour atteindre 80 % de nos approvisionnements bio en origine française en 2020, tout en misant sur l'agriculture régénératrice, détaille Pierre-Antoine Morel, responsable achats bio chez Blédina. Cette agriculture reprend en matière d'agronomie les principes de l'agriculture de conservation des sols. » L’objectif de Blédina : arriver à la totalité de leurs matières premières issue de l’agriculture régénératrice, bio ou non, en 2025. Et d’accompagner dans cette évolution la quarantaine de producteurs bio ou en conversion livrant aujourd’hui leur marque, « par un soutien technique et financier, pour assurer leur stabilité économique » (1).
Un défi technique de taille
Produire des légumes destinés à la babyfood en bio et en agriculture de conservation des sols (ACS) est techniquement un défi de taille. « L'un des piliers de la bio consiste à s'appuyer sur la fertilité des sols, rappelle Marion Casagrande, chargée de mission agronomie et système à l'Itab. Or aujourd’hui, la plupart des leviers contre les adventices sont mécaniques, d'où ce défi technique de les gérer, en limitant le travail du sol. »
La babyfood vient rajouter un niveau de difficulté : son cahier des charges est très restrictif, avec l’obligation de résultat en résidus de pesticides, métaux lourds et nitrates. Et la totalité des lots est analysée. Alors comment, par exemple, respecter la limite stricte autorisée en nitrates, au vu de la complexité en bio à maîtriser la dynamique de minéralisation, que ce soit avec du compost, un engrais organique ou un couvert ? Cette question parmi d’autres a donné naissance à Absolu (Agriculture biologique et sol), sur deux ans (2018-2020).
Ce projet comprend deux objectifs : faire progresser les connaissances des sols en bio, en arboriculture et cultures légumières, et donner des outils aux conseillers pour accompagner les producteurs bio dans la reconception des systèmes. Les essais terrain ont lieu dans deux fermes pilotes : dans les Landes pour les légumes de plein champ (carottes et pommes de terre), et dans les Hautes-Alpes pour l'arboriculture (pommes et poires).
[lire l'intégralité de l'article dans le Biofil 130]
Marion Coisne