Toutes les enseignes, et pas seulement les magasins spécialisés, intensifient leur offre en fruits et légumes bio. Même la restauration collective est très demandeuse. Pour monter au créneau, les exploitations conjuguent savoir-faire et force commerciale. À défaut de satisfaire ce marché avec la production locale, les importations comblent le déficit.
L’exemple de la ferme de la Motte – spécialisée en oignons jaunes et rouges, échalions, échalotes, ail et pommes de terre – est révélateur de cette dynamique qui associe moyens techniques et stratégie commerciale offensive. De tradition très intensive, cette exploitation familiale, située à Talcy dans le Loir-et-Cher, flirte avec la bio depuis 1997. La relation est d’ailleurs devenue très sérieuse, car elle lui consacre désormais un peu plus de 10 % de sa surface, soit 83 ha sur 700. Sur les cinq frères et cousins associés, Julien Lemaire est responsable de la production bio : il a converti son exploitation pour répondre tout d’abord à la demande de Carrefour. “Au départ, ce n’était qu’une opportunité commerciale, mais au fur et à mesure, la bio est devenue un vrai challenge et nous avons affiné nos techniques, qui inspirent aussi les pratiques conventionnelles, comme les faux semis, le binage, les rotations, la gestion des maladies.” Afin de compléter les volumes de Julien Lemaire, dix autres producteurs participent à l’approvisionnement bio. Cela représente aujourd’hui 100 ha. “Avec les achats de légumes à l’extérieur, les importations et les exportations, la bio pèse 25 à 30 % du chiffre d’affaires, et un peu moins en volumes, soit 2 500 t sur 30 000 t, en progression constante”, précise Frédéric Lemaire, directeur commercial.
Mai-Juin 2009 n°64
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