Pascal Alboussière : semences dans la Drôme

Le 03/05/2018 à 12:06 par La rédaction
Sur 200 hectares dans la Drôme, Pascal Alboussière et son associé produisent céréales, légumes, ppam et semences bio. (credit : P. Alboussière)

Savoir s’adapter. C’est l’enseignement que tire Pascal Alboussière de son expérience en filière coopérative, marquée par l’éternelle instabilité des prix de marché. “Rien n’est jamais figé dans le végétal, il faut pouvoir répondre aux besoins des coopératives”, soutient ce Drômois. “En 2017 j’ai refait du maïs semences que j’avais abandonné il y a dix ans. J’ai aussi détruit une plantation de mélisse et d’origan qui n’intéressait plus la coopérative. Et cette année je mets six hectares en melons.” Si la multiplicité des cultures requiert technicité et réactivité, la formule est salvatrice. “Globalement en étant diversifié, on arrive à lisser le résultat”, complète-t-il.
Du confort de travail
À son installation hors cadre familial, il entame la conversion de l’exploitation vers la bio. Plus par conviction que par intérêt économique. Si le débouché était assuré pour ses légumes et ppam, celui des céréales était en 1991 des plus incertains. “Je stockais en cellules un peu de maïs et de blé puis vendais à des fabricants d’aliments pour bétail ou à des meuniers”, raconte-t-il. C’est seulement fin des années 1990 que la coopérative prend conscience du potentiel du marché bio et se met à collecter, trier, stocker. “Parallèlement, les maisons de semences sont venues nous démarcher.” Une opportunité de gagner plus… or là encore, la rémunération s’est avérée très hétérogène. Si les semences d’ail connaissent des prix relativement
constants, le maïs semences oscille entre 350 et 150 euros la tonne. Une incertitude que l’agriculteur de 54 ans a pu légèrement compenser avec le développement de la bio : “l’arrivée de matériel spécifique a apporté un sacré plus
pour les rendements tout en travaillant moins. Au début, il n’y avait ni épandeur à table, tracteur guidé par GPS, houe, herse…” Ainsi que, souligne-t-il, le soutien considérable des groupements d’employeurs : “la difficulté à trouver des saisonniers nous freinait énormément dans la mise en place de certaines cultures où le désherbage manuel est conséquent”.
Cécile Marcus