Après avoir tourné au ralenti ces trois dernières années, le rythme des conversions des vignobles repart à la hausse. Au premier semestre 2017, selon l’Agence Bio, 467 viticulteurs se sont engagés en bio contre 343 en 2016, 227 en 2015 et seulement 170 en 2014.
À l’inverse des autres secteurs, la viticulture a moins profité de l’élan exceptionnel des conversions des années précédentes. L’ardeur était un peu retombée suite à la forte vague d’engagements entre 2008 et 2011. En cause, les aléas climatiques, gels et mildiou qui ont touché les vignobles en Bordelais, Val de Loire, Champagne, Alsace, Bourgogne… Ils ont certainement freiné les candidats potentiels. Dans le Sud, et notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les dégâts du black-rot ont même incité certains viticulteurs à faire marche arrière.
Pénurie en GMS
L’arrivée des nouveaux millésimes bio convertis les années précédentes s’est donc faite sans heurts, sur un marché en pleine croissance : la consommation des vins bio est en forte hausse, elle a même bondi de 18 % au 1er semestre 2017. “Tant et si bien que la pénurie se fait sentir dans les rayons, surtout ceux de la grande distribution”, constate Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio. “Les marchés à l’exportation, même s’ils sont réduits, sont encore présents, car sécurisants et rémunérateurs.” Diffi cile de se passer de ces clients étrangers qui ont assuré les débouchés pendant des années, lorsque le marché français n’était pas mûr. De plus, en viticulture bio, la part de la vente directe est très importante, écoulant plus de 41 % des volumes, suivie des magasins spécialisés bio (23 %), des cavistes (19 %), et de la GMS (17 %) (1). Et compte tenu des pressions sur les prix de la grande distribution, les viticulteurs et même les coopératives, privilégient les autres circuits. Au total, plus de 200 coopératives sont engagées.
Christine Rivry-Fournier
(1) Chiffres Agence Bio pour 2015.
Viticulture : regain de croissance
Les engagements repartent en 2017, notamment dans le Sud de la France