Le marché des produits bio poursuit sa croissance. Si tous les circuits de distribution en profitent, les GSA continuent de gagner des parts de marché en 2010, sans empiéter – pour le moment – sur le circuit spécialisé, qui doit réagir et s’adapter face aux évolutions du marché.
En 2010, le marché des produits alimentaires bio en France a enregistré une croissance de 10,8 % par rapport à 2009. Ce marché, évalué à 3,385 milliards d’euros TTC, représente 2 % du marché alimentaire national. Cette croissance profite-t-elle également à tous les circuits de distribution ?
La part de marché des Grandes Surfaces alimentaires (GSA) dans la distribution des produits bio passe de 45 % en 2009 à 47 % en 2010. Leurs ventes de produits bio ont doublé en trois ans. “C’est une vraie tendance, pas un effet de mode”, résume la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Les enseignes se sont armées de deux stratégies pour conquérir ce marché : la pratique de prix bas – la FCD estime que “le prix peut constituer une limite au développement de la consommation de produits bio et qu'il fera la différence entre un marché “de niche” et un marché important” – et le développement des marques distributeurs (MDD). “Deux stratégies difficiles à contrer pour les magasins spécialisés qui n’ont pas de marge supplémentaire possible et des coûts plus élevés que la grande distribution”, analyse Christian Renault de l’agence AND. Dès lors, le développement des ventes de produits bio en GSA risque-t-il de “cannibaliser” le secteur spécialisé ?
La structure du marché change
Les magasins spécialisés bio perdent un point de part de marché en 2010. Reste que les consommateurs les considèrent plus attractifs que les GSA : d’après une enquête d’Ecozept, les produits bio y sont estimés de meilleure qualité, plus frais ; la qualité du conseil y est meilleure, l’ambiance y est plus agréable… Si les citoyens sont à la recherche de sens dans leurs actes d’achats, les magasins spécialisés bio ont donc une carte à jouer. Pas si simple… Ecozept a aussi enquêté auprès des magasins bio (1) : 31 % des magasins interrogés ont vu leur chiffre d’affaires augmenter en 2010 par rapport à 2009, 19 % l’ont vu stagner, et 19 % l’ont vu diminuer (2). (...)