Oléagineux en fort essor ces dernières années, le colza bio enregistre en 2024, selon les estimations de France Agrimer à mi-octobre, une collecte en hausse de 5 %, par rapport aux 14 700 tonnes récoltées en 2023. Encouragée par des prix attractifs, cette espèce a vraiment décollé en 2022, avec 12 000 ha pour une production de 15 000 tonnes, mais elle se heurte actuellement à des débouchés en baisse. Culture réputée risquée en bio, elle nécessite des références techniques spécifiques solides. « Quand on a lancé le projet Secolbio en 2019-2020 financé sur trois ans par un casdar, on avait besoin d’en savoir plus pour accompagner les producteurs, et de tester différents leviers pour augmenter les performances de la culture et sécuriser la production »,explique Cécile Le Gall, référence bio chez Terres Inovia. Fruits de ces cinq ans de travail collaboratif avec de nombreuses structures dans les différents bassins de production, la première édition du guide colza bio vient de sortir.
Atouts et difficultés
Son objectif est de lever les obstacles rencontrés dans les différents bassins de production pendant l’itinéraire technique, et rapportés par les producteurs. « La culture du colza est exigeante en azote, dont la ressource est limitante en bio, et elle est confrontée à de nombreux ravageurs tout au long de son cycle », rappelle Cécile Le Gall. Malgré ces difficultés, elle possède de nombreux atouts agronomiques : diversifier la rotation pour réduire les maladies aériennes et racinaires des céréales et protéagineux, participer à la maîtrise des adventices, etc. Mais le risque climatique n’est pas négligeable, au moment des semis avec des milieux et fins d’été chauds et surtout secs qui insécurisent la levée et par ricochet la croissance de la plante au cours de l’automne. « Or, un colza robuste s’appuie avant tout sur son bon développement en début de cycle », insiste l’experte.
Réussir l’implantation
Le guide très complet détaille comment maximiser tous les leviers. Une large place est faite à la réussite de l’implantation, « qui garantit 50 % du rendement » , apportant des informations précieuses sur l’intérêt des associations, le choix variétal, et la densité des semis, point crucial. Il aborde les questions de la fertilisation à l’automne et au printemps, et surtout de la gestion des adventices, principal facteur limitant, en précisant les stratégies possibles et l’usage des matériels. Les leviers contre les ravageurs sont précisés, sachant que « la priorité est d’établir un colza robuste, en prenant un bon départ », répète Cécile Le Gall. Le rôle des auxiliaires « trop méconnu » est mis en avant, avec des conseils pour favoriser leur présence et leurs impacts. Les risques de maladies sont passés au crible, avec les clés pour réduire les pressions, notamment en priorité le levier variétal, et le biocontrôle. Le dernier chapitre concerne la récolte, avec l’alternative de l’andainage.
C. R.-F.
Le « guide de culture colza bio » est téléchargeable sur le site de Terres Inovia : ici
À visionner : replay webinaire "Insérer du colza dans les rotations bio : les enseignements du projet Secolbio"