Avena Bio : l’usine de floconnage d’avoine inaugurée dans l’Yonne

Le 04/10/2024 à 14:32 par Christine Rivry-Fournier

L’avoine bio a désormais son usine dédiée, organisée en filière équitable, de l'amont à l'aval : l’outil de floconnage et de farine Avena Bio, d’une capacité de 8 000 à 10 000 tonnes, vient d’être inauguré le 1er  octobre. Situé dans l’Yonne, à Nitry, il jouxte le site de la Cocebi, coopérative spécialisée en céréales et oléoprotéagineux, acteur historique de la Bourgogne, porteur de ce projet ambitieux et innovant, imaginé il y a dix ans. « Nous avons réussi notre pari, ce n’était pas gagné d’avance, se réjouit Guillaume Conseil, président de la Cocebi et d’Avena Bio. La forte croissance du bio et du flocon d’avoine, a convaincu de l’intérêt d’une démarche de structuration pérenne de la filière avoine bio équitable française. » L’objectif est de relocaliser la transformation de l’avoine en France près des bassins de production, pour valoriser au mieux cette céréale sans gluten, aux qualités nutritionnelles de plus en plus recherchées.

Guillaume Conseil, président de Cocebi et d’Avena Bio, lors de l’inauguration. (© Avena Bio)

Des associés de l’amont à l’aval

L’investissement de 7 millions d’euros, est porté par la SAS Avena Bio, réunissant six associés : les coopératives 100 % bio Cocebi, Probiolor et Biocer, les transformateurs Favrichon et Vignon, et Céréco, ainsi que le distributeur Biocoop. Le projet a bénéficié de 2 127 000 euros de subventions, avec l’appui de la région Bourgogne Franche-Comté à travers notamment le Feader et l’État via France Relance et le Fonds Avenir Bio. « Le manque d’outils en France et l’obsolescence de ceux de nos clients nous obligeait à transformer nos graines en Allemagne ou Espagne, précise Guillaume Conseil. Grâce à Avena Bio, nous visons 5 000 t par an pour une production de flocons d’origine France, plus sécurisée. Aujourd’hui, nous démarrons progressivement, à partir de 1 500 t, avec les premières livraisons ce mois-ci. Et nous espérons que ce marché porteur tiendra ses promesses. » Le but est de construire une filière équitable, contractualisée à long terme, et labelisées Bio Equitable France.

Inauguration de l’usine le 1er octobre. (© Avena Bio)

Un process ultra-performant

La nouvelle usine ultra-performante transforme des gruaux – graines décortiquées- d’avoine bio en grande majorité -ainsi que d’autres espèces de légumineuses, quinoa et sarrasin- en flocons principalement, ou en farine. « Nous utilisons de l’avoine blanche vêtue, en raison de ses meilleures qualités de conservation, précise le président. Avec Ubios, nous travaillons depuis deux ans à une programme de sélection variétale pour améliorer nos productions de cette espèce rustique, concurrentielle vis-à-vis des adventices et adaptée à nos territoires. »

La Cocebi effectue le stockage, triage, nettoyage, et décorticage, avec d’acheminer les graines par convoyeur pneumatique vers l’unité de floconnage, située à côté. Là, les gruaux stockés peuvent être découpés. Ensuite, ils sont cuits à la vapeur, aplatis, séchés-refroidis, tamisés et conditionnés.  « Le décorticage de l’avoine supprime la moitié des volumes, les écorces vont au méthaniseur, explique Guillaume Conseil. Nous allons monter en puissance. À terme, pour nos besoins, il faudrait environ 4 500 ha de surface implantés par an, sur une moyenne de 22 q/ha, sachant que cette année, les rendements sont divisés par deux. » Le prix payé au producteur est calculé en toute transparence, sur les coûts de production à la ferme, et ceux de la transformation.

Avoine décortiqué (© Avena bio)

Christine Rivry-Fournier