Les travaux récents des chercheurs en agronomie indiquent qu’il n’existerait pas de transferts directs d’azote significatifs durant le cycle cultural entre la légumineuse et la céréale associée mais une complémentarité pour l’utilisation des ressources en azote.
Fort répandue dans les milieux bio, l’idée d’une fourniture d’azote directe par la légumineuse à la céréale associée en mélange est probablement en grande partie erronée. Depuis peu, grâce aux travaux des chercheurs en agronomie dans différents pays du monde et en France – dont ceux de Laurent Bedoussac et d’Éric Justes, chercheurs à l’Inra de Toulouse – on a la preuve scientifique que ces transferts d’azote directs, s’ils existent, sont très faibles et pourraient relever d’un mythe. Leurs essais, conduits sur la station expérimentale d’Auzeville près de Toulouse mais aussi auprès d’agriculteurs biologiques du Gers, de la Haute-Garonne et de l’Aude, ont montré qu’il y avait une complémentarité d’utilisation des ressources d’azote entre la légumineuse (pois protéagineux ou féverole) et la céréale (blé dur) lorsque ces deux espèces étaient implantées ensemble. Ainsi, “cultivée seule, la légumineuse s’alimente pour les deux tiers à partir de l’azote de la fixation symbiotique, contre un tiers en azote minéral du sol. Mais, lorsqu’elle est associée à une céréale, la compétition qui s’instaure pour l’azote oblige la légumineuse à recourir à davantage de fixation symbiotique, pour une part de l’ordre de 85 %. La céréale va ainsi bénéficier d’une disponibilité en azote minéral du sol nettement plus élevée, sans pour autant fabriquer beaucoup plus d’épis car la compétition avec la légumineuse va aussi réduire le tallage”, explique Éric Justes.
Prudence, néanmoins
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