Imaginer et construire une bineuse-semoir

Le 03/05/2018 à 11:39 par La rédaction
Franck Regourd et Hervé Dumazel, enseignants au lycée agricole le Valentin dans la Drôme (de gauche à droite) se félicitent de l’esprit d’émulation qui a régné autour de la construction de la bineuse-semoir. (crédit : JM. Poupeau)

Les pratiques bio inspirent les professeurs et leurs élèves. La preuve au lycée du Valentin dans la Drôme.
Depuis plusieurs années, Hervé Dumazel et Franck Regourd, respectivement professeurs d’agronomie et agroéquipement au lycée agricole le Valentin à Bourg-les-Valence souhaitent disposer d’un outil pour pratiquer en conditions réelles le semis direct sous couvert de légumineuses pérennes. Ils décident de le construire sur mesure, dans une démarche pédagogique avec un groupe d’une dizaine d’élèves : ainsi, une bineuse-semoir de 4 rangs de maïs voit le jour. Ce projet a pu se concrétiser grâce à un budget de 4 500 euros accordé par le directeur de l’exploitation, Guillaume Fichepoil, dans le cadre des plans Ecophyto et “Enseigner à produire autrement”. L’outil a été fabriqué l’hiver dernier par les élèves et leurs enseignants chez un agriculteur voisin du lycée. “Nous sommes partis du châssis d’une bineuse Super Prefer achetée d’occasion sur lequel nous avons monté un semoir Delimbe avec un entraînement hydraulique. Les graines sont conduites par des tuyaux jusqu’aux éclateurs, puis légèrement enfouies par des herses peignes avant d’être rappuyées par un jeu de roues de faneuse.”

Concevoir et fabriquer ce matériel entrent dans une démarche pédagogique, valorisant le travail collectif. (crédit : Lycée agricole du Valentin)

La bineuse-semoir a été utilisée en juin pour semer le couvert dans une parcelle de 7 hectares de maïs ensilage, au stade 6- 8 feuilles, soit après le dernier binage. “Après la récolte du maïs, il est prévu de faire se succéder chaque année du méteil puis du maïs-ensilage en semis direct dans le couvert, avant retour à la prairie temporaire après 3 ans.” Enseignants et élèves se félicitent de l’esprit d’émulation qui a régné autour de ce projet. “La fabrication de ce matériel a été réalisée en grande partie en dehors des heures de cours, dans un esprit alliant enthousiasme et convivialité.”
Jean-Martial Poupeau