Décider de créer un élevage ovin lait – ou de le convertir – est une chose. Organiser tout le système en est une autre. Pour trouver le schéma approprié, il faut remonter le circuit, partir du mode de vente souhaité pour prévoir la production de lait en conséquence.
“La demande en lait de brebis bio, de la part des collecteurs, est énorme”, affirme Hubert Hiron, vétérinaire et ancien éleveur ovin bio. Cette conjoncture est donc favorable à la création d’un élevage. Avant toute chose, il convient de choisir son terroir d’installation. Car chaque région a son fil conducteur. “Si vous êtes situés en dehors des trois bassins typiques de production, Roquefort, Pays Basque et Corse, faute de collecteur bio, vous ne pourrez pas vous cantonner à la production laitière”, constate, en toute logique, Hubert Hiron. C’est le cas des deux seuls éleveurs corses bio, dont Jean-André Mameli : “Sur l’île, en est obligé d’être producteur-fermier”. Une contrainte qui n’en est pas une. Les fromages Mameli se vendent comme des petits pains. Bien que “les gens demandent du bio”, la valorisation n’est pas toujours au niveau escompté. “En théorie, il faudrait que je les vende 25 % plus cher, mais vis-à-vis de ma clientèle, ce serait difficile.”