L’impact de la FCO
Ce recul de la production laitière concerne toutes les principales régions françaises. « Il est particulièrement marqué dans celles les plus affectées par la FCO – fièvre catarrhale ovine – sur la fin 2024, le Grand Est et les Hauts-de-France, commente Corentin Puvilland, chef de projet économie au Cniel. La collecte se maintient en Bretagne et en Normandie. » Sur un an glissant, les livraisons de lait bio diminuent partout sauf dans le Centre-Val de Loire et l’Occitanie. En janvier 2025, cette tendance s’accélère, surtout dans les Hauts-de-France (-9,3 %). En revanche, le volume moyen par point de collecte s’est légèrement redressé ces derniers mois, pour se rapprocher de nouveau de la barre des 300 000 litres, franchie en 2021.
Prix du lait en légère hausse
Le prix du lait bio payé aux producteurs augmente légèrement en janvier 2025 (+2,2 % /2024). Sur 2024, il se situe à 517,80 €/1 000 L (ramené au standard 38TB-32TP). Malgré ce raffermissement, l’écart de prix payé avec le conventionnel se réduit de nouveau, atteignant 49 €/4 000 L sur un an glissant. En Allemagne, le prix du lait bio 2024 est plus élevé, atteignant 568 € en moyenne (609 € en janvier 2025). En Autriche, il est de 558 €/1 000 L.
Reprise des produits laitiers frais et du lait
En 2024, les fabrications de produits laitiers bio se contractent dans les mêmes proportions que la collecte (-4 % en équivalent lait). Pour la première fois depuis 2020, une catégorie tire son épingle du jeu et affiche en hausse : celle des produits laitiers frais (+2,8 % /2023). Les autres produits restent orientés à la baisse, en particulier les fabrications de beurre (-6,6 %), et aussi les fromages (-4,2 %), les laits liquides conditionnées (-1,7 %), les poudres de lait (-1,6 %) et les crèmes (-0,7 %).
Ces trois derniers mois, de novembre 2024 à janvier 2025, les fabrications se sont stabilisées (-0,1 % en eq lait) alors que la collecte continue de baisser (-3,7 %). Certaines productions se redressent : celles du lait liquide (+7,1 %) et les produits frais (+1,1 %) dans le sillage de 2024. En revanche, les fabrications de poudres de lait décrochent très nettement, liées aux difficultés persistantes sur le marché de la poudre de lait infantile.
Les ventes se stabilisent en GMS
Selon les données Circana, dans les circuits généralistes, les ventes de produits laitiers bio en GMS reculent en 2024 pour la quatrième année consécutive. Néanmoins, le rythme de baisse est ralenti, en lien avec la stabilisation des prix de l’alimentaire. En 2023, des ventes ont chuté de -12 % en équivalent lait /2022, en 2024 de -8 % /2023, et sur le seul dernier trimestre, de -4 %/2023. À noter que les circuits spécialisés bio ne sont pas couverts par Circana : selon certains leaders du secteur, dans ces magasins, les ventes de produits laitiers sont reparties à la hausse en 2024, notamment grâce à la dynamique des rayons frais.
Fin des déréférencements
En janvier 2025, les ventes en équivalent lait sont quasiment revenues à leur niveau de l’an dernier (-1 % /2024). Mais en février, elles décrochent de nouveau de -4 % sur un an. Bonne nouvelle néanmoins : la baisse du nombre de références bio semble enrayée depuis le début de 2024. Ce, à l’exception notoire du fromage, dont les références en rayons plongent de -8 % /2021 ces derniers mois. Ces déférencements ont réduit les parts de marché des produits laitiers bio en valeur, passant de 14 % en 2022 à 11,6 % début 2025 en lait, de 6,5 % à 5,3 % en beurre. Pour tous ces produits, les prix de vente en GMS sont restés à peu près stables, voire très légèrement en baisse après le pic d’inflation d’août 2023, sauf pour le beurre dont le prix continue à s’envoler.