Denis et Claude Imbert : caprins en Nouvelle Aquitaine

Le 11/05/2018 à 7:30 par La rédaction
Notre système en bio est viable pour faire vivre 5 personnes avec des surfaces et une dimension de troupeau raisonnable, en préservant le milieu bocager”, assurent Denis et Claude Imbert du Gaec La Chevrochère.

Les frères Imbert sont en Gaec depuis 1995 à Pompaire (Deux-Sèvres). Ils élèvent leurs Saanen et transforment le lait, aidés de deux salariés équivalents temps plein. Chez eux, la bio coule de source. Leur père, Régis, utilisait déjà la méthode Lemaire-Boucher dans les années 1970. “On a baigné dans ce mouvement”, confie Denis, installé sur la ferme familiale depuis 1981. À l’époque, leurs moutons et vaches allaitantes sont vendus en conventionnel sur le marché de Parthenay. En bio, les enjeux sont commerciaux et techniques. “Les circuits de vente n’existaient pas encore, et on produisait moins qu’aujourd’hui, explique-t-il. Il y a eu des années difficiles, il fallait être motivés et cela, sans prime conversion !”. En 1986, Denis lance un élevage caprin, monte une fromagerie, adhère à la marque Nature & progrès. Transformer lui apporte de la valeur ajoutée. Son frère Claude le rejoint. Les années 1990 sonnent l’émergence de la bio. Les associations de producteurs obtiennent un cahier des charges français. “Cela a fait reconnaître la bio, estime Denis. Nous étions parmi les premiers certifiés.”. L’arrivée des magasins spécialisés et de grossistes bio leurs ouvre de nouveaux débouchés, jusqu’à la capitale et en Allemagne. Aujourd’hui leur principal secteur de vente reste le Grand Ouest au sein du réseau Biocoop, mais ils sont aussi présents très localement, au plus près du consommateur. “La demande est forte, mais comment va-t-elle évoluer ?, s’interroge le producteur. Nous avions créé le Gab pour changer les pratiques mais au final, la bio s’est adaptée au système. Il faut rester vigilant au niveau environnemental et social.” Pour transformer un lait de qualité, le Gaec mise sur une bonne gestion du pâturage et des fourrages séchés en grange. Sur 160 000 litres produits, la quasi-totalité est transformée en fromages et yaourts. 10 % du lait est vendu à la laiterie Gaborit dans le Maine-et-Loire. Outre des bovins et porcs déjà présents et écoulés en filières courtes et longues, ils ont hissé leur système à 250 chèvres sur 110 hectares pour installer un troisième associé.
Frédéric Ripoche