Fourragères porte-graines : comment sortir de l’impasse ?

Le 21/07/2010 à 10:36 par La Rédaction

Signe d’un déficit chronique qui s’accentue, les espèces fourragères représentent à elles seules près de 40 % du nombre total de dérogations enregistrées sur la base de données des semences bio gérée par le Gnis. Les difficultés à les multiplier expliquent en partie cette carence.

Alors que les prairies représentent 66 % des surfaces bio françaises en 2009, soit 405 742 ha (dont 157 210 ha en fourrages), la disponibilité en semences fourragères bio stagne, voire régresse. La banque de données semences-biologiques.org indique que 12 200 dérogations ont été accordées en 2009, soit un bond de 50 % par rapport à l’année précédente avec en tête des demandes en trèfle blanc, trèfle violet, raygrass anglais, luzerne, dactyle…

Plusieurs raisons expliquent ce décalage entre le potentiel des besoins, qui est énorme, et l’usage de semences bio dans les prairies et pour les fourrages. “Le manque de disponibilité en espèces et en variétés bio est réel, reconnaît Jean-Daniel Arnaud du Gnis. En effet, cette production de semences est délicate, technique, avec des difficultés variant selon les espèces de légumineuses ou de graminées, qu’elles soient annuelles, bisannuelles ou pérennes.” Il existe en effet plus de 25 espèces différentes, et plusieurs dizaines, voire centaines de variétés. Sans compter les mélanges, qui impliquent des dérogations variété par variété. “Les établissements multiplicateurs peinent à recruter des producteurs, car l’engagement est risqué, complète Michel Straeber, secrétaire général de la section fourrages et gazon du Gnis.

En effet, un échec en culture ne peut être compensé par une valorisation intéressante dans le circuit de la consommation animale, comme c’est le cas pour les autres productions de semences, céréales ou oléoprotéagineux. Mais le risque est aussi du côté des semenciers, avec parfois l’incertitude d’être livré : “ceux qui se lancent peuvent décider de changer la destination de leur récolte en cours de saison pour l’utiliser en foin ou garder les semences”, regrette Philippe Gratadou de Jouffray-Drillaud, société basée à Cissé dans la Vienne, impliquée sur une centaine d’hectares en bio.

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