Un marché très porteur en pruneaux bio ainsi que des aides de plus en plus incitatives encouragent les pruniculteurs conventionnels à se convertir. Mais de nombreux blocages techniques subsistent en culture, notamment par manque de spécialités homologuées qui limitent le développement de cette filière typique du Sud-Ouest, l’IGP Pruneau d’Agen.
Jean-Paul (1) fait partie de la trentaine de pruniculteurs du Sud-Ouest qui ont décidé de se convertir récemment. Il ne regrette pas son choix mais constate tout de même “un surcroît de travail, notamment pour la maîtrise de l’herbe”. Il lui faut aussi apprendre à relativiser : “je dois m’habituer à voir des foyers de pucerons cendrés, facilement éradiqués en conventionnel, et qui ne pourront être contrôlés en bio que lorsque la faune auxiliaire se sera réinstallée chez moi. Au final, entre les pucerons, le Monilia, la rouille et le carpocapse, on a tous un peu peur de perdre notre récolte lorsqu’on se convertit !” Des préoccupations partagées même par les précurseurs de la bio, comme Laurence Boquet qui a repris en 1998 l’exploitation familiale de Bias (47) en bio depuis 1969. Chez elle, coccinelles et autres syrphes sont certes bien implantés, mais la conduite du verger de prune d’Ente reste complexe, notamment la gestion du sol, au cœur du bon équilibre du verger.