Lors de la journée technique en arboriculture bio, le 9 mars 2017 au Ctifl de Lanxade, de nombreux résultats de recherches sur les bioagresseurs sont présentés, en partenariat avec l’Itab. Focus sur le campagnol provençal, en recrudescence dans les vergers du Sud-Est de la France.
“Les dernières études de grande ampleur sur ce rongeur datent de la fin des années 1980. Face à une recrudescence du problème chez les arboriculteurs, nous avons décidé de remettre à jour nos connaissances et d’aller plus loin dans la compréhension des facteurs favorisant sa présence dans nos vergers”, introduit Michel Jay, en charge du programme biodiversité fonctionnelle à la station expérimentale du Ctifl à Balandran dans le Gard.
Ainsi, durant 2016, trois types de travaux sont conduits sur ce thème : une enquête auprès de 34 producteurs du Sud-Est couvrant près de 800 hectares de vergers, une étude sur la dynamique d’occupation des milieux et enfin, des observations comportementales grâce au piégeage photographique.
Un herbivore opportuniste Le campagnol provençal est présent partout dès que le milieu est favorable. Sa population est en expansion dans tout l’arc méditerranéen. “Ce rongeur pose localement de graves problèmes, en particulier dans les jeunes vergers de pommiers du Sud de la France, détaille Michel Jay. Ils se traduisent par une mortalité et/ou un affaiblissement des arbres par écorçage des racines et du collet.” Son omniprésence est favorisée par l’environnement (texture du sol, enherbement des vergers, présence de friches) et l’évolution des pratiques (moins de travail du sol, types d’irrigation, fruits tombés au sol). Moins étudié que les deux autres espèces à problème en France – les campagnols terrestre et des champs –, le provençal se caractérise par une biologie différente.
Stéphanie Camazon
Le campagnol provençal en recrudescence
Le campagnol provençal (Microtus duodecimcostatus) pose des problèmes croissants dans les vergers du Sud de la France : mortalité et affaiblissement des arbres par écorçage des racines et du collet. Ici, le rongeur grignote une pomme. (crédit Citfl)