Proche de Seix, Catherine Lamy est apicultrice bio depuis 1984.
“Comment pouvez-vous être sûre que votre miel est bio ?” À cette question maintes fois posée, la réponse de Catherine Lamy a toujours été : “je ne peux être plus bio que l’air que vous respirez”. L’apicultrice, qui vient de passer la main à sa fille, a inlassablement fait valoir trois principes. D’abord les emplacements de ruchers et ères de butinage doivent comporter des zones de fleurs sauvages, loin des grandes cultures. Ensuite le cahier des charges bio doit être respecté à la lettre, et enfin le miel, non chauffé doit être mis en pot de suite après la récolte. Or en 30 ans Catherine Lamy a vu ses colonies d’abeilles décliner. Le taux de mortalité hivernale, de 5 % maximum au début, a progressé de 50 % à la fin de sa carrière. La cause ? “L’arrivée du Gaucho, du Régent et des néonicotinoïdes a entraîné d’énormes mortalités partout en France et en Europe, accuse-t-elle. Cette pollution environnementale, nous la subissons. Alors, oui, l’apiculture bio est possible mais ne sera pérenne que si l’agriculture chimique disparaît”, assure-t-elle.
Des ventes relocalisées
“À nos débuts, nous adhérions à la charte de Nature et progrès”, retrace l’apicultrice, rappelant au passage la pauvreté des moyens de lutte en bio contre les ravageurs et maladies. “À l’apparition du varroa, nous avions dû apposer le logo Orgamiel.” Aucun traitement spécifique à la bio n’étant disponible, les apiculteurs touchés étaient contraints d’utiliser les méthodes de lutte conventionnelles. Puis arrivèrent les logos AB français puis l’eurofeuille… et avec eux la multiplication des magasins bio. “Quand j’ai commencé, nous vendions dans les épiceries fines et quelques petites boutiques bio très confidentielles, en France et en Suisse. Maintenant, nous vendons localement, essentiellement en Biocoop. Et la demande est forte pour ces produits bio, locaux et de qualité”, se réjouit l’apicultrice.
Cécile Marcus