Angel Alègre pratique la solarisation depuis 2015, chaque année dans une de ses huit serres.
Dans le cadre d’un projet Casdar (1) porté par Érables 31 et le Civam bio de l’Ariège, Yvan Capowiez, chercheur à l’Inra d’Avignon est venu effectuer des relevés de vers de terre chez Angel Alègre dans la serre solarisée en 2016 : avant la solarisation, puis une fois la bâche enlevée, et ce, en 2016, 2017 et 2018. Les données sont comparées aux relevés effectués dans une serre témoin de la même parcelle, non solarisée. Les premiers résultats montrent que l’impact est très fort. “La première année, huit semaines après avoir enlevé la bâche, la biomasse des vers de terre est à moins de 20 g/m2, alors qu’elle était à 70 g/m2 avant la solarisation.” Il a fallu attendre deux ans pour ne plus mesurer de différence significative entre les deux serres. “Cela me pose souci. J’aimerais voir d’autres études informant ou confirmant ce résultat. Car l’été des premiers relevés a été particulièrement chaud, ce qui freine peut-être la migration des vers de terre. Mais cela pourrait me faire arrêter la pratique. Je pourrais la remplacer par des engrais verts, mais je n’aurais pas l’effet contre les pathogènes du sol.” Des relevés sont effectués aussi sur la biomasse microbienne : de la même façon, la première année, on observe un impact de la solarisation de 70 % de biomasse en moins sur la serre solarisée, contre 30 % dans la serre témoin. “Mais la vie microbienne remonte rapidement, notamment grâce aux amendements.”
Frédérique Rose
(1) “Comment maîtriser l’enherbement des exploitations maraîchères biologiques de la vallée Arize-Lèze ?”, 2014 - mars 2017
En savoir + : lire l’article du Biofil 119 « Solarisation et occultation : gagner une longueur d’avance sur l’herbe »