Face au boom de la demande en plants bio, émanant du maraîchage, mais aussi des jardineries, Aval Douar Beo, le centre technique breton de la pomme de terre biologique, tient à maintenir une cohérence 100 % bio de la multiplication du matériel de sélection de plants certifiés.
“Nous voulons avant tout maintenir un schéma 100 % bio, plus exigeant que celui que réclame la réglementation bio. Or, la technique actuelle employée, le schéma de sélection linéaire simplifiée, n’est pas adaptée à une production plus massive, que nécessite le marché, explique Cyrille Menier. C’est pourquoi, nous avons mis au point un schéma de bouture, sur 9 ans maximum, qui répond aux contraintes sanitaires de la bio.” Pourtant, ce schéma n’est pas approuvé par tous, car il a recours à un départ In vitro qui ne dure que quelques semaines. La bouture est ensuite mise en terreau agréé bio pour une période d’un mois à un mois et demi, avant d’être plantée en pleine terre pour une multiplication de 5 à 9 générations. “Certains reprochent à la technique In vitro de rompre avec le principe de lien au sol. Pourtant, ce schéma garantit un plant bio, sain et certifié.” Face aux velléités des agriculteurs à se fournir en plants non traités, alors que les plants certifiés bio sont disponibles, et ce, par souci d’économie, voire à utiliser des plants fermiers non garantis indemnes de maladie, la multiplication par bouture serait aussi un moyen de baisser les coûts de production. Le débat n’est pas clos, alors que la filière de plants de pommes de terre certifiés et bio peine à se développer malgré les besoins.