Comme chaque année, l’agriculture bio était bien représentée au Miffel, salon interprofessionnel de la filière fruits et légumes du 18 au 20 octobre en Avignon.
Au sein du pôle bio, le “Point Info Conversion”, espace d’information et d’échanges sur la conversion, était animé par les conseillers et techniciens du réseau bio régional. Comparée aux années précédentes, sa fréquentation a enregistré une baisse. Tel est le constat que font les partenaires du pôle bio : Bio de Provence, les Chambres d’Agriculture et le Groupe de recherche en agriculture biologique. Seule une petite dizaine d’agriculteurs candidats à la conversion – maraîchers, arboriculteurs et éleveurs de volaille – s’y sont présentés.
Dynamique de conversion au ralenti
Les conseillers n’expliquent pas cette chute de fréquentation, même si la dynamique de conversion semble se tasser. D’après eux, un ralentissement des conversions se fait effectivement sentir en 2011, après trois années de forte hausse. L’incertitude sur les aides, qui sont devenues annuelles, pourrait être l’une des raisons. L’Agence bio, qui a diffusé les chiffres pour le premier semestre 2011, confirme : par rapport à 2010, on observe bien une baisse de 16 % des conversions dans la région. Plus forte, la baisse nationale est de 37 %. Ainsi, une conversion française sur huit s’est faite en Paca au premier semestre 2011.
Même si la répartition par filière n’est pas encore disponible, les conseillers régionaux ont déjà dégagé quelques tendances. D’après Fabien Bouvard, animateur dela Chambrerégionale d’agriculture sur la filière biologique, plus de la moitié des conversions concernerait la filière viticole dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse. Il existerait également une bonne dynamique en arboriculture, maraîchage et grandes cultures. En arboriculture, l’augmentation des conversions passe surtout par l’extension de vergers en conversion partielle.
De nouveaux outils d’accompagnement
Pour guider ces conversions, le réseau poursuit sa structuration. Le Pôle Conversion Bio a été officiellement lancé en février 2011. Il réunit les structures impliquées dans le développement des filières bio régionales, et propose une offre concertée de services à chaque producteur : informations sur l’agriculture bio, accompagnement pour un projet de conversion… Les animateurs et techniciens du Pôle ont déjà travaillé sur des outils communs, comme le guide de la conversion ou le diagnostic conversion. Actuellement, ils finalisent la formalisation d’un parcours conversion en différentes phases. L’un des nouveaux objectifs de ce dispositif sera de développer un suivi technico-économique et commercial et un bilan de fin de conversion, pour capitaliser les expériences et adapter le conseil.
Nathalie Simonet
France |
Paca |
|
Nombre de conversions au 1er semestre 2010 |
3182 |
295 |
Nombre de conversions au 1er semestre 2011 |
2002 |
248 |
Évolution de 2010 à 2011 |
- 37 % |
- 16 % |
Évolution des conversions en France et en PACA entre 2010 et 2011
Contact des responsables conversion en Paca : Bio de Provence, Didier Jammes, Chambre Régionale d’agriculture, Fabien Bouvard, tél. 04 90 23 65 13.
Le point sur les aides régionales bio
En parallèle des aides nationales et européennes, le Conseil Régional Paca propose, depuis 2007, une aide à la certification pour les agriculteurs bio. Celle-ci, d’une durée maximum de cinq ans par exploitation, est accordée jusqu’en 2013 inclus. La totalité du coût de certification peut être remboursée, si elle ne dépasse par le plafond de 1000 euros par an.
Par ailleurs, le Conseil Régional propose une bonification de 10 % des aides aux investissements dans le cadre du Plan Végétal Environnement, pour les agriculteurs qui ont plus de la moitié de leur surface certifiée en bio. Les investissements doivent permettre une amélioration environnementale dans les domaines à enjeux prioritaires pour la région : réduction de la pollution par élimination et valorisation des déchets, lutte contre l’érosion, réduction de la pression des prélèvements sur la ressource en eau, réduction des pollutions par les fertilisants, réduction des pollutions par les produits phytosanitaires, et économies d’énergie dans les serres.