(De g. à d.) Romain Ruth (Cosmébio), Pierrick De Ronne (Natexbio), président de la Maison de la Bio, Philippe Laratte (Synadiet), vice-président, Didier Perréol (Synabio), vice-président, Allons Zeitoun (Synadis Bio), administrateur, Mathieu Lancry (Forébio), trésorier. - © adocom
Tout juste créée, la Maison de la Bio a pour objectif de rassembler les organisations professionnelles bio « pour défendre une bio exigeante, ouverte et inclusive », rappelle son président Pierrick de Ronne (1), lors du salon Natexpo, le 25 octobre à Villepinte. « Le message de la bio a tendance à se diluer, il a besoin de gagner en visibilité », renchérit Didier Perréol, vice-président (2) de la nouvelle structure, et initiateur de ce projet depuis quelques années. « Notre but est de mutualiser nos compétences et nos connaissances, pour parler d’une seule voix », continue Philippe Laratte (3), également vice- président.
« Regrouper les forces vives de la bio »
La Maison de la Bio ambitionne de regrouper « les forces vives de la bio et à être un lieu d’échanges, de concertation, de construction, et de communication », expliquent ses fondateurs. Collectif d’organisations professionnelles, cette nouvelle entité s’inscrit dans la continuité de Natexbio, fédération des transformateurs et distributeurs bio. Ses membres fondateurs sont le Synabio (syndicat national des entreprises bio au service de la filière agriculture biologique), le Synadiet (syndicat national des compléments alimentaires), le Synadis bio (syndicat national des distributeurs spécialisés de produits biologiques et diététiques) et Cosmébio (label des cosmétiques bio). L’agriculture aussi est représentée à travers Forébio (fédération des organisations collectives de producteurs 100 % bio). Au total, la Maison de la bio concentre à ce jour 10 000 entreprises, dont 7 000 producteurs. « Notre objectif est d’ouvrir La Maison de la Bio, constituée de douze sièges au conseil d’administration, à d’autres structures dans tous les domaines de la bio », explique Philippe Laratte. Parmi les acteurs de la bio historiques, les Interprofessions régionales, la Fnab, l’Itab, Bio Partenaires sont déjà pressentis.
Trois valeurs fondatrices
L’objectif est d’être un nouvel espace d’échanges, de concertation et de construction entre acteurs de la bio et d’informations pour les institutions et les média. Ce, en respectant trois valeurs fondatrices : la bio comme modèle de développement agricole et économique durable, participant à la transition écologique et alimentaire, portée par des organisations engagées dans les démarches RSE et d’économie sociale et solidaire, tournées vers le commerce équitable. Une des actions sera d’élargir le périmètre de Bio Entreprise Durable (BioEd), le label RSE créé par le Synabio et dédié aux transformateurs alimentaires bio, à l’ensemble du secteur.
Parmi les autres missions que s’est donnée La Maison de la Bio, mener des études économiques de marché est une des priorités. Déjà une étude prospective est en cours de validation avec le Credoc et AND International. L’objectif est aussi de devenir un référent dans les discussions autour du plan Ambition Bio 2022-2027. « Nous n’entrons pas en concurrence avec l’Agence Bio, au contraire, nous sommes complémentaires, note Philippe Laratte. Mais nous serons plus indépendants pour porter la voix d’une bio plus exigeante auprès des pouvoirs publics. » La nouvelle structure veut aussi mettre en avant les aspects positifs de la bio, en stimuler les progrès techniques et scientifiques sous un angle éthique, « pour communiquer sur tous les atouts de ce mode de production ». « Actuellement, toutes ces informations sont éparpillées, et trop peu valorisées ».
Confiance dans l’avenir
« De nombreux indicateurs donnent à La Maison de la Bio toutes les raisons d’avoir confiance dans la poursuite du développement du secteur de la bio en France », affirment ses fondateurs. Parmi eux, les conversions des terres bien-sûr qui se poursuivent. Et aussi la perspective de voir la base des consommateurs continuer à grandir, en particulier par l’intermédiaire des jeunes. Car la démarche bio répond aux nombreuses attentes sociétales : absence de pesticides, attention particulière portée aux allergènes, critères stricts, garanties donnée par le certification, etc. « Les consommateurs comprennent de plus en plus que manger bio et utiliser régulièrement des produits de santé ou de bien-être naturels contribuent à préserver leur santé sur le long terme », rappellent les représentants de La Maison de la Bio. De plus, le e-commerce (pure players, drive…) et les circuits-courts ont un fort potentiel de croissance sur la bio, renforcé par les secteurs bio non-alimentaires en plein essor. « Ce sont des signaux positifs à mettre en avant d’autant plus que l’objectif de l’UE est d’atteindre 25 % des terres agricoles de l’UE à l’agriculture biologique d’ici à 2030. »
C. R-F
(1) Également président de Biocoop et de Natexbio.
(2) Vice-président de Léa Nature et président du Synabio.
(3) PDG groupe Nature SAS.