Plus de mille acheteurs professionnels sont venus découvrir les vins issus de la culture bio, les 20 et 21 juin dernier, lors du salon bordelais Vinexpo.
“La plupart étaient de nouveaux acteurs, des importateurs drainés par l’attrait de Vinexpo, avec une forte présence des visiteurs asiatiques, mais aussi de l’Union européenne et d’Amérique du Nord”, précise Gwénaëlle Le Guillou, animatrice des Vignerons Bio d’Aquitaine. Cette association de promotion, forte de 160 adhérents – un effectif en hausse de 40 % entre 2009-2010, et de 35 % cette année –, reflet de l’essor de la viticulture bio régionale, a organisé une grande dégustation à l’occasion de ce salon international qui attire 48 000 visiteurs et 2 400 exposants.
Regroupée au Palais des Congrès pour la 6e édition de leur événement “Expression bio”, une centaine de vignerons, venus de différentes régions françaises (d’Aquitaine, bien sûr, mais aussi de Bourgogne, Val de Loire, Provence, Languedoc-Roussillon, Alsace, vallée du Rhône, Champagne…) était présente. Leur gamme de vins, variée et misant sur la qualité, n’est pas passée inaperçue, au cœur de cette planète internationale du vin. “Une offre crédible à laquelle ont été très sensibles les visiteurs professionnels, qui outre des importateurs, étaient aussi négociants de la place bordelaise, acheteurs de la grande distribution, cavistes et restaurateurs, etc.», souligne Gwénaëlle Le Guillou. Cette dégustation a confirmé ce que les Vignerons Bio d’Aquitaine pressentaient déjà depuis quelques mois : le développement exponentiel de la viticulture bio s’accompagne désormais d’une demande très concrète d’acheteurs “conventionnels”, qui vient renforcer celle déjà existante d’opérateurs spécialisés sur le créneau bio. “En général, les prix se maintiennent, affirme l’animatrice de l’association. Les acheteurs abordent ce créneau différemment, sans chercher forcément des baisses de tarifs. Ils veulent avant tout des volumes suffisants pour satisfaire la demande. Et aujourd’hui, nous pouvons enfin commencer à répondre à leurs attentes.”
En Aquitaine, le vignoble a fait un bond de 45 % entre 2009 et 2010, pour atteindre 5 464 ha en bio et conversion, cultivés par 439 exploitations. De grands crus classés, comme Château Fonroque à Saint Emilion, Château Pontet Canet en Médoc, ou Château Guiraud en Sauternes, se sont convertis, de façon totale pour le premier, ou partielle pour les deux autres. Pour la première fois, l’interprofession des Vins de Bordeaux (CIV) ouvre ses portes à l’association bio, qui entre dans ses commissions techniques et marchés. Une cotation de vrac bio est envisagée, comme le propose déjà l’interprofession des vins d’appellation de la vallée du Rhône.
Christine Rivry-Fournier