Alors que la filière bio défend la durée d’élevage du poulet bio à 81 jours minimum, pour rester alignée sur le label rouge, le volailler Duc démarre dans l’Yonne une production à 70 jours. Si le cahier des charges bio l’autorise, tout comme l’absence de lien au sol direct pour ce type d’élevage, cette décision suscite une levée de boucliers.
Le lancement en grande pompe de la filière bio du volailler Duc, fin octobre, à Tannerre-en-Puisaye dans l’Yonne, annonçant un âge d’abattage des poulets à 70 jours – une première en France –, secoue la filière bio. “C’est un non-sens, dénonce Maurice Renais, président de la commission bio du Synalaf, syndicat national des labels avicoles de France. La bio ne peut faire moins bien que le Label rouge, qui abat à 81 jours !”. “Personne n’avait osé utiliser cette brèche dans la réglementation, s’insurge Yves de la Fouchardière, directeur des Poulets de Loué (1 million de poulets bio par an), car tous les acteurs français de la volaille bio défendent la qualité, et non la bio industrielle, qui n’est pas durable.” Spécialisé dans la volaille certifiée (abattage à partir de 56 jours), le groupe Duc annonce pourtant la construction de 45 bâtiments en Bourgogne pour écouler 15 000 poulets bio par semaine, d’ici 2015. Déjà, deux premiers bâtiments et parcours installés chez un producteur conventionnel, sans lien au sol direct, ont été inaugurés. Onze autres bâtiments destinés à l’élevage bio sont prévus pour alimenter la nouvelle filière d’ici à la fin du 1er semestre de 2012.
Risque de discrédit
“Cette démarche va à l’encontre des principes de la bio”, dénonce la filière bio quasiment à l’unisson. (...)
Christine Rivry-Fournier
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