Pointée par la Cour des comptes dans son rapport de juin dernier comme se mobilisant trop peu sur la bio, l'Acta sort de sa réserve. Début juillet, dans un communiqué, l'association coordinatrice des 18 instituts agricoles (ITA) réaffirme son soutien à l'agriculture bio. Et de rappeler que la mission de ce réseau est d'acquérir des données techniques et économiques pour faire progresser toutes les agricultures. Financés en large partie par les interprofessions, les ITA travaillent sur des projets de recherche appliquée sensés répondre aux attentes des acteurs des filières. Or la Cour des comptes dénonce une programmation spécifique à la bio « limitée et peu lisible ». L'Acta estime pourtant que la recherche et le développement conduits spécifiquement sur la bio mobilise environ 120 ETP équivalents temps plein (sur 2 000) et 12,8 M en moyenne chaque année (sur 200 M), soit environ 5 % de leurs ressources. Ce à quoi la Cour des comptes répond : « L'effort de recherche des ITA reste des plus modestes, au regard des 10 % de surfaces agricoles désormais cultivées en bio en France. »
De nombreux projets bio
Pour l'Acta, les plus de 200 sites d'expérimentation en propre ou en partenariat stations expérimentales, fermes pilotes ou sites chez des producteurs, etc. incluent la bio dans ses itinéraires vertueux. Pour prouver son engagement, le réseau met en avant plusieurs projets menés en bio depuis plus de 10 ans. Parmi eux, Arvalis, à Boigneville dans l'Essonne, conduit une microferme en bio pour mieux comprendre les facteurs de durabilité en grandes cultures bio sans élevage. Une autre installée depuis 1995 à Jeu les Bois dans l'Indre, en lien avec les chambres d'agriculture de la région Centre, teste et améliore grandeur nature les performances d'une exploitation de bovins viande. Le dispositif Inosys - Réseaux d'élevage suit 250 fermes en ruminants depuis plus de 15 ans. Sans oublier les dispositifs de Terres Inovia sur le colza et de l'IFPC sur les vergers cidricoles. De plus, l'Itab, dont une des missions est de coordonner la recherche et l'expérimentation bio, mobilise l'équivalent de 100 ETP supplémentaires via son réseau de partenaires Itab Lab. Pour l'Acta, « 50 % au moins des travaux conduits par les ITA servent la bio. Et l'inverse aussi est vrai ». Son rôle est donc de faciliter les transferts entre bio et non bio. Mais est-ce suffisant ?
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