À Caen, le 29 juin dernier, le Conseil régional de Basse-Normandie, l’Institut de l’élevage et la société Stonyfield France ont signé la convention du projet Reine Mathilde. Le programme de développement de la filière laitière bio régionale, soutenue par le fonds Écosystème de Danone, a ainsi été lancé officiellement.
Dans l’enceinte de l’hôtel de région trône une sculpture de la Reine Mathilde, duchesse de Normandie, qui a donné son nom au projet lancé pour “booster” la filière laitière bio régionale. Articulé sur un partenariat, ce projet s’appuie d’abord sur le fonds de soutien “Danone Écosystème”, sollicité par Stonyfield France, filiale bio de la multinationale. Ce fonds y consacre 1 million d’euros sur quatre ans (250 000 € par an). Est-ce alors un projet Danone ? Stonyfield, créateur de la marque “Les 2 vaches”, s’en défend, affirmant qu’il s’agit d’abord de contribuer au développement du territoire. Un comité d’orientation a été créé, comprenant les opérateurs laitiers présents en Basse-Normandie sur le créneau bio, sous la houlette de l’Institut de l’élevage qui coordonne le projet, avec le concours du Grab Basse-Normandie et de la chambre régionale d’agriculture. De son côté, le Conseil régional s’implique aussi, estimant que Reine Mathilde s’inscrit pleinement dans sa politique de développement durable. Pour François Dufour, son vice-président chargé de l’agriculture, également producteur laitier bio dans le Calvados, “Reine Mathilde est un coup de pouce dans l’accompagnement des producteurs. Les enjeux sont importants, concernant la qualité de l’eau, l’autonomie des exploitations, la sécurisation des filières. Il ne s’agit pas seulement de voir arriver des volumes sur le marché ; nous voulons garder un maximum d’emplois dans le secteur agricole”. La Basse-Normandie ambitionne de devenir une région pilote pour la filière laitière bio – elle alloue déjà à la filière bio 1 million d’euros sur 2007-2013.
Amorçage en 2010
“Nous sommes allés voir tous les acteurs qui gravitent autour des éleveurs et de l’agriculture biologique en Basse-Normandie”, confie Caroline Godeffroy, chargée, avec Jérôme Pavie, du projet Reine Mathilde à l’Institut de l’élevage. Un groupe de travail incluant les partenaires et un premier plan d’action sont constitués en 2010. “Des financements sont apportés à certaines de nos actions déjà en place ainsi qu’à de nouvelles initiatives, souligne Claire Boudeau-Blanchard, coordinatrice technique et formation au Grab. Cela ne signifie pas pour autant que nous sommes un service de Danone”, tient-elle à préciser. (..)
Frédéric Ripoche
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