À compter des vendanges 2012, le vin bio existera désormais officiellement ! L’eurofeuille pourra être apposée sur les bouteilles, indiquant par là que non seulement les raisins ont été cultivés selon le cahier des charges de l’agriculture biologique, mais aussi que le viticulteur a respecté des règles de vinification “bio”.
Après de multiples tergiversations et reports, depuis 2009, les États membres de l’Union européenne se sont donc mis d’accord pour adopter ces règles, le 8 février, lors de la réunion du Comité permanent de l’agriculture biologique. Le texte voté sera mis en application à partir du 1er aout 2012.
Les vins issus de la vendange 2011 pourront eux aussi apposer l’eurofeuille sur les bouteilles et être appelés “vin bio”, dans la mesure où ils ont été vinifiés conformément à la réglementation qui vient d’être votée. Pour pouvoir se conformer au nouveau règlement, les vignerons bio doivent désormais être vigilants sur la traçabilité.
Les doses de sulfites autorisées – un des points les plus discutés – ont été fixées comme suit : pour les vins rouges, au maximum 100 mg/litre de SO2 total, et pour les blancs et rosés 150 mg/litre (contre respectivement 150 et 200 mg/litre pour les vins conventionnels). Pour les vins dont la teneur en sucres résiduels est supérieure à 2 mg/litre, le différentiel avec les vins conventionnels est fixé à 30 mg/litre. Le règlement établit aussi une liste positive d’intrants œnologiques – tout ce qui n’y est pas mentionné est donc interdit. L’acide sorbique notamment n’y figure pas. Les additifs dits “d’origine naturelle” devront être choisis biologiques – s’ils sont disponibles en bio sur le marché (or, par exemple, les levures certifiées bio sont encore très peu nombreuses). Certaines pratiques, comme le traitement par la chaleur, l’osmose inverse, sont autorisées, mais seront soumises à nouveau à des discussions entre états membres en 2015.
Biofil n°81 daté mai-juin 2012 reviendra plus en détail sur le nouveau règlement vin bio !