Près de 550 coopératives, unions et filiales, ont une activité bio. Elles regroupent plus de 7500 adhérents engagés en agriculture bio. La coopération agricole est devenue incontournable dans le développement de la bio. Un recueil d’expérience, tout juste édité par Coop de France, détaille la diversité et l’originalité des démarches engagées.
La première coopérative 100 % bio s’est créée dès 1983 en Bourgogne, d’autres ont suivi, et des coopératives conventionnelles se sont ouvertes à la bio. « La coopération agricole est de plus en plus présente en bio et elle occupe désormais une place prépondérante dans tous les secteurs », confirme Christophe Lecuyer, producteur en grandes cultures bio sur 200 hectares, président de la sica Axéréal Bio et président de la commission bio de Coop de France.
Sur tous les fronts
La coopération concentre 85 % de la production de porcs, 75 % de la collecte des grains, 70 % de la production d’aliment du bétail, 70 % des agneaux, 65 % de la production d’œufs, 55 % de la production de volailles, 36 % de la collecte de lait, 32 % des gros bovins, 20 % de la mise en marché des fruits et légumes, 20 % de la production de vin…
« Les coopératives sont mobilisées sur tous les fronts, c’est ce qui fait leur force, poursuit Christophe Lecuyer. Elles accompagnent les producteurs, créent de nouvelles filières, construisent des partenariats de la production à la distribution, contractualisent sur plusieurs années, effectuent de la recherche variétale adaptée… »
Un recueil d’expérience et des témoignages
Pour mieux faire connaître toutes ces initiatives éparpillées sur le territoire, Coop de France publie son premier recueil d’expériences intitulé « Coopératives agricoles et agriculture biologique : un pari gagnant ». Ce sont 13 fiches thématiques qui s’appuient sur une vingtaine de témoignages de producteurs bio, de responsables de coopératives et de personnalités qualifiées.
« Elles démontrent la diversité ainsi que l’originalité des actions mises en œuvre pour structurer les filières biologiques et répondre aux défis du secteur. Ce recueil illustre la richesse des démarches, la motivation des opérateurs et la pertinence du modèle économique et environnemental », souligne le président de Coop de France bio.
Chaque filière est détaillée. En viande bio par exemple, la coopération est très présente. Elle compte 41 coopératives engagées en gros bovins, 15 en agneaux, 8 en porcs, 14 en volailles. En grandes cultures, ce sont 48 coopératives et filiales ; en vin, 182 caves coopératives ; en PPAM, 23 groupes de producteurs, dont 14 coopératives et 4 associations ou groupements ; en fruits et légumes, 38 coopératives; en lait, 20 coopératives…
Eau de qualité et coopération
S’impliquer aussi dans la préservation de la ressource en eau est un des nouveaux enjeux de la coopération. La démarche de Qualisol, sur le bassin-versant de la Gimone de Beaumont de Lomagne, en témoigne.
En Rhône-Alpes, le projet de développer l’agriculture biologique sur des aires d’alimentation de captage a conduit à la signature d’une convention. Celle-ci lie Coop de France, la Draaf, le Conseil régional, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, Corabio et la Chambre régionale d’agriculture. Il s’agit de s’appuyer sur des démarches de filières pour assurer un développement économique durable, en suscitant à la fois des conversions et des projets d’aval. La démarche se déploie sur quatre territoires pilotes et implique une vingtaine de coopératives.
« Malgré les incertitudes liées à la révision du règlement européen et celles pesant sur les aides au maintien bio, les coopératives avancent et s’engagent pour le développement de filières biologiques pérennes en France, affirme Christophe Lecuyer. Chacune à leur rythme, elles construisent de nouveaux projets pour sécuriser les conversions de leurs adhérents. »
Christine Rivry-Fournier