Créée en 1999, Agribio Union rassemblait jusqu’à présent 5 structures associées : Coop Agri Bio, Euralis Céréales (Euralis), Alliance Occitane (Arterris), Terres du Sud, Union Actéo (Vivadour). À compter du 1er juillet 2014, l’arrivée d’un 6e adhérent, Maïsadour, va renforcer son projet de croissance. Avec ce nouveau membre, le premier collecteur français de céréales et oléoprotéagineux bio prévoit de passer, en 2014, de 33 000 t à 40 000 t de grains bio collectés, et de monter en puissance, pour atteindre 80 000 t en 2020 (soit un peu moins de 2 % du volume total collecté par ses 5 adhérents).
Agribio Union sur 17 départements
Présidée depuis sa création il y a 15 ans par Paul Baradat, Agribio Union est présente dans 17 départements d’Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc Roussillon et compte 800 agriculteurs bio (dont 30 % en mixité bio-non bio), 20 salariés et 24 M€ de chiffre d’affaires en 2013 (en progression régulière). L’Union organise la production sur 25 000 ha, du conseil aux producteurs à la fourniture des approvisionnements, elle gère la collecte et le stockage dans des sites dédiés (capacité de 40 000 t dont 10 000 t en interne), et assure la mise en marché de l’ensemble de la production. « Les débouchés concernent l’alimentation humaine et animale, avec plus de 30 espèces différentes à gérer, précise Nicolas Lecat, son directeur général. C’est un métier spécifique pour lequel nous avons acquis une expertise reconnue. »
La bio chez Maïsadour
Acteur coopératif majeur du Sud-Ouest, Maïsadour (1) est impliqué dans les filières certifiées bio depuis 2000, avec 80 adhérents qui produisent 6 000 tonnes de grains bio, dont 60 % de maïs. Son usine Sud-Ouest Aliment fabrique 8 800 tonnes d’alimentation animale bio pour fournir une filière volailles bio de 520 000 têtes. En bio, Maïsadour développe aussi les légumes de plein champ, maïs doux, pois, asperges et des semences hybrides. «Par cette adhésion, nos adhérents vont bénéficier, pour leurs céréales et oléoprotéagineux, de la force commerciale d’Agribio Union, souligne Céline Peillod, responsable de la bio chez Maïsadour. Cela permet de mutualiser les moyens humains et matériels, et de participer à la démarche de structuration de ces filières aux côtés des autres groupes coopératifs majeurs de la région. »
Un nouveau silo en construction
Cette adhésion est le fruit d’un rapprochement qui s’est opéré progressivement, notamment à travers des accords de stockage, de séchage et des échanges pour l’approvisionnement de Sojapress, l’usine de trituration bio de Terres du Sud-Maïsadour. « Notre projet de construction d’un nouveau silo a permis de sceller ce partenariat, en impliquant ainsi les acteurs coopératifs majeurs de Midi-Pyrénées et d’Aquitaine », résume Nicolas Lecat.
Enclenché en 2010, le projet d’Agribio Union se concrétise avec le démarrage des travaux début juin 2014. « Situé à Barcelonne-du-Gers, à un carrefour stratégique proche d’un raccordement autoroutier, dans la zone ouest de la collecte, le silo va optimiser la partie stockage et logistique de notre activité », se réjouit Nicolas Lecat.
D’une capacité de 15 000 t dans un premier temps, pour un potentiel de 25 000 t, ce site de stockage sera adapté aux contraintes de la bio – règles sanitaires strictes pour éviter les contaminations et diversité des produits – , avec 16 cellules de 375 t à 1500 t en palplanches à ventilation-vidange, et 8 cellules de 375 t à fonds coniques. L’investissement de 6,5 M€ est subventionné pour 25 % par les fonds Feader et les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine. « Les silos utilisés en conventionnels ne sont pas adaptés, et leur mise aux normes peu aisée pour une conversion, d’où l’intérêt de Maïsadour pour cette nouvelle structure de stockage », complète Nicolas Lecat.
Afin de s’ouvrir aux techniciens des coopératives adhérentes peu formés à la bio et favoriser ainsi les échanges, Agribio Union propose un management mixte de Maïsadour sur le terrain. « C’est une évolution, il faut fluidifier les échanges entre techniciens bio et conventionnels, estime Nicolas Lecat. Une ouverture est nécessaire si on veut faire progresser les conversions. » Le nouveau site de stockage de Barcelonne-du-Gers devrait être opérationnel dès juillet 2015.
Christine Rivry-Fournier
(1) Maïsadour : 8 000 agriculteurs et 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires.