Plus que jamais, Midi- Pyrénées est dans le peloton de tête des meilleurs élèves en bio avec plus de 500 nouveaux producteurs supplémentaires, soit une croissance de 32 % par rapport à 2009 : un résultat supérieur au taux moyen national.
Une très bonne nouvelle pour les acteurs régionaux, mais assortie d’un défi important pour les filières. Stéphanie Lang, responsable d’Interbio Midi-Pyrénées, reconnaît que la pression monte : “Pour quasiment chaque production, les volumes sont là car les chambres d’agriculture et les groupements bio ont mis le paquet sur la conversion. Mais côté organisation et transformation, il reste beaucoup à faire”, explique-t-elle. Interbio fait de ces questions sa priorité pour 2011 avec trois maîtres mots : structurer, dynamiser, promouvoir.
Un outil pour évaluer les volumes
Les évolutions du marché des grandes cultures, point fort de la région, sont suivies de près. Les besoins des transformateurs sont également étudiés – ceux qui sont encore en cours de réflexion sur le bio ne sont pas oubliés. Aujourd’hui, il n’y a pas de stocks. Mais les opérateurs majeurs que sont Agribio Union et Qualisol se demandent quel sera l’avenir avec tous les producteurs sur le point d’arriver sur le marché. Quels volumes ? Quelle qualité ? Comme il est impossible d’anticiper – car les nouveaux venus ne sont pas tous connus des organismes –, le réseau bio régional cherche à se doter d’un outil pour évaluer les volumes en conversion.
Rallier l’agroalimentaire régional
Dans la plupart des autres filières, les structures de collecte, les outils de première transformation et de 4e gamme manquent, en dépit des passerelles avec l’Aquitaine, mieux pourvue. D’où la nécessité d’aller vers les acteurs conventionnels et de les accompagner dans leurs projets bio pour qu’ils s’approvisionnent dans la région. L’idée est aussi de mutualiser ces initiatives avec les outils existants. Ainsi, en fruits et légumes, le repérage est en cours pour identifier les synergies possibles. Côté légumerie, la ville de Toulouse, qui utilise 9 tonnes de légumes par jour, prépare un projet très attendu, que le maire garde encore sous le coude, alors que certains jugent qu’un outil régional serait plus adapté. Aujourd’hui, la production de fruits et légumes bio s’écoule principalement en vente directe, entraînant une certaine saturation des marchés de plein-vent du bassin toulousain. Or, il existe des besoins pour les marchés de gros et de demi-gros, qui restent à quantifier. Pour y répondre, il faudra inciter les producteurs à cultiver des légumes de plein champ. De son côté, le Min (Marché d’intérêt national) de Toulouse, adhérent à Interbio, est capable de dynamiser la filière. Idéalement situé par rapport à la logistique, il pourrait devenir aussi un lieu de transformation. Côté viandes, les volumes existent en bovin et ovin, ce qui implique d’organiser la filière : “Nous pensions être en carence de structures de transformation adaptés mais l’étude récente sur l’aval a identifié des outils existants, par exemple pour le steak haché, et des opérateurs motivés pour développer une activité bio. Ils vont contribuer à élargir la capacité collective à satisfaire les différents marchés”, se réjouit Stéphanie Lang. Sur cette filière, il faut encore progresser dans la finition des animaux car la demande se développe. Quant à la filière lait, elle manque d’une collecte organisée même si la coopérative laitière 3A cherche activement à développer la bio.
Efficace dans les cantines
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