Président du réseau Fnab et éleveur bio en Charente-Maritime, Dominique Marion réclame un engagement plus constructif et déterminé des pouvoirs publics pour la bio. La nouvelle circulaire ministérielle sur le dispositif de soutien à la bio, parue tardivement le 17 mai, a fait l’objet d’une révision.

L’objectif de 6 % de surfaces bio en 2012 est-il réalisable ?

Il faut se rendre à l’évidence, c’est infaisable, même si certains départements ont dépassé ce chiffre. Ce qui compte maintenant, c’est de l’atteindre au plus vite pour arriver à 20 % des surfaces en 2020. Les pouvoirs publics doivent s’impliquer davantage et assumer leurs responsabilités, afin d’aller vers une nouvelle agriculture plus en phase avec la demande sociétale.

Les nouvelles conditions d’aides vont-elles dans ce sens ?

Il est regrettable que la nouvelle circulaire, parue le 17 mai, après la date limite de la déclaration Pac du 15 mai, se soit fait tant attendre. Cela a certainement dû freiner certaines conversions… Difficile, pour les agriculteurs, de prendre la décision de se lancer sans connaître les nouvelles règles du jeu à partir de 2011. Il nous fallait être attentif aux modifications liées au changement de pilier du financement. La première circulaire, celle du 18 avril, était pénalisante. C’est pourquoi, la Fnab a mobilisé tous les acteurs de la bio, de la FNSEA à la Confédération Paysanne – les réunir dans un courrier commun est une première ! –, ainsi que l’APCA, les Jeunes Agriculteurs, Coop de France, la Coordination Rurale, pour alerter le ministère de l’Agriculture. Malgré des points d’achoppement, nous devons travailler ensemble pour faire avancer ce dossier d’aides au-delà de nos clivages.

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Propos recueillis par Christine Rivry-Fournier

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