La Fnab – Fédération nationale de l’agriculture biologique –, réunie en assemblée générale les 18 et 19 mai par visioconférence, a élu son nouveau conseil d’administration ainsi qu’un nouveau président pour quatre ans. Philippe Camburet succède ainsi à Guillaume Riou qui quitte la présidence après trois ans de mandat pour d’autres fonctions politiques.
Une ferme bio depuis 23 ans
Producteur de grandes cultures bio dans l’Yonne sur une ferme de 200 hectares, Philippe Camburet est aujourd’hui associé en EARL avec son frère qui avait initié la conversion de la ferme familiale à l’agriculture biologique il y a vingt-trois ans. Il l’a rejoint suite à sa formation en machinisme, et un diplôme d’ingénieur des techniques agricoles. Leur production est vendue en filière longue à la Cocebi, la coopérative bourguignonne 100 % bio. Depuis 2018 Philippe Camburet présidait le groupement des agriculteurs biologiques de Bourgogne et occupait la fonction de secrétaire national Grandes cultures à la Fnab.
Le nouveau bureau
Le nouveau bureau de la Fnab, composé d’une équipe de cinq personnes autour de la présidence, représente la diversité géographique du réseau, la pluralité des filières et des modes de distribution des adhérents. Il est constitué de Irène Carrasco, arboricultrice dans le Lot-et-Garonne, en filière longue, Bruno Lafont, viticulteur et apiculteur dans le Vexin, en circuit court, Frédéric Cluzon, éleveur en Ariège et producteur de légumes de plein champ, en filière longue et vente directe, Olivier Chaloche, céréalier et producteur de légumes de plein champ dans le Loiret, en filière longue, et Loic Madeline, polyculteur-éleveur dans l’Eure, en filière longue et vente directe.
Pour une bio « dynamique, exemplaire, attrayante »
Devant le nouveau conseil d’administration, en rappelant l’importance d’un réseau pionnier comme celui qui réunit les adhérents de la Fnab, Philippe Camburet souligne l’enjeu de développement des années à venir pour la bio. « J’ai à cœur de voir arriver bientôt l’agriculture biologique à un niveau de popularité dans le paysage agricole français tel que la reconnaissance de ses atouts coulera de source, déclare-t-il dans un communiqué. C’est par une agriculture biologique dynamique, exemplaire, attrayante, que nous sortirons définitivement de la marginalité, sans renier nos fondamentaux ».
La PAC au cœur des inquiétudes
En quittant, le 21 mai, le Conseil supérieur d'orientation (CSO) présidé par le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, la Fnab et d'autres organisations se disent trahis par les premiers arbitrages de la prochaine PAC annoncés officiellement. Lors de ce CSO, le ministre a confirmé que les aides à la bio seront alignées sur celles à la HVE, l'arbitrage de 70 euros par hectare annoncé par le cabinet n'étant pas remis en question. Pour la Fnab, cela signifie une baisse de 66 % d'aides pour les bio, et une perte moyenne de 132 euros par hectare et par an. « Au début de cette négociation, on a travaillé dur pour proposer quelque chose de réaliste dans un contexte de baisse du budget global, explique, dans un communiqué, Loïc Madeline, secrétaire national PAC à la Fnab. Le gouvernement nous a toujours dit que jamais nous ne serions mis au même niveau que la HVE. Notre seule erreur a été d'y croire et de jouer le jeu de la négociation, pas celui de l'opposition. Cet arbitrage est une insulte aux agriculteurs et agricultrices bio ». Et d'ajouter : « La communication sur une enveloppe augmentée pour les paysans conventionnels qui veulent se convertir à la bio n'est que poudre aux yeux, ce budget est fictif et ne sera jamais dépensé, personne n'ira se convertir sans soutien durable. » La Fnab appelle les paysans et paysannes bio à se mobiliser le 2 juin à Paris pour demander la réouverture des arbitrages sur la bio.