Lancée il y a quatre ans déjà, l’opération “Paniers Fraîcheur” dans les gares SNCF de l’Ile-de-France remporte un succès grandissant : dans cette région, près d’une cinquantaine de gares TER accueillent des agriculteurs en vente directe, qui proposent une fois par semaine, de 16 h 30 à 19 h 30 ou 20 h, des paniers de saison à un prix équitable. Et le concept se déploie un peu partout ailleurs.
Le principe : un ou deux producteurs complémentaires dans leur gamme composent des paniers de fruits et légumes destinés aux usagers, à la descente de leur train en fin de journée.
Un partenariat positif
Au choix, deux formats de paniers, car le système doit rester simple et efficace pour que les voyageurs qui arrivent par vagues successives au rythme des trains, soient servis rapidement. Cette initiative est un partenariat entre la Chambre d’Agriculture et SNCF. Elle mobilise des producteurs bio ou non bio (sachant qu’en Ile-de-France, peu de bio sont disponibles car ils sont déjà très investis dans les Amap). Et leur exploitation doit être impérativement située le plus près possible de la gare. Pour la SNCF, c’est un moyen de redynamiser des lieux de transit, souvent sans vie, et de proposer des services aux abonnés. Le producteur, de son côté, s’engage sur une période avec une diversité et des volumes de fruits et légumes. Pour Stéphane Rolland de la Chambre d’Agriculture, responsable, depuis son lancement, de ce projet en Ile-de-France, le partenariat est positif. “Le système bénéfi cie d’une large communication de la SNCF, est économe en temps de vente et permet d’écouler la production en cas de surcharges et ce, très localement. Pour l’instant, il n’y a pas de coût d’emplacement pour les producteurs.”
Des produits frais et locaux
En Pays-de-la-Loire, l’opération a démarré en septembre 2009 en gare d’Ancenis. Julien Jouaneau, du Gab 44, est plus nuancé. “La permanence est de 3 heures, il faut donc bien doser son temps pour arriver avec une partie des paniers prêts et composer le reste sur place, afi n d’optimiser le travail.” Stéphane Rolland estime qu’il faut au moins 4 000 passagers par jour pour que le volume ILE-DE-FRANCE Succès des Paniers fraîcheur dans les gares TER ACTUALITÉS RÉGIONALES soit viable, ce qui est fréquent en Ile-de-France mais risque de l’être moins en province. L’avantage de ce système est de vendre des produits frais et locaux à des consommateurs qui ont d’autres habitudes d’achat.
Plus de 3 000 paniers par semaine
Pour Julien Jouaneau, “l’intérêt est aussi de les informer. Pour les producteurs, souvent en Amap, le système de panier est différent car il touche une nouvelle clientèle peu utilisatrice de produits bio, voire de légumes frais”. En Ile-de- France, plus de 3 000 paniers par semaine sont ainsi servis, entre 10 et 20 euros l’unité. En Midi-Pyrénées, le dispositif a débuté dans 5 gares de la banlieue toulousaine (Colomiers, Auterive, St-Sulpice…). En Pays-dela- Loire, après Ancenis, plusieurs localités sont en réflexion. Et d’autres régions s’y mettent : Paca (Gardanne, Simiane, Aix), Lorraine (Hagondange), Aquitaine (Marmande)…
