Après un premier semestre 2017 impacté jusqu’en mars, la collecte remonte en avril (+ 5,6 %), effet conjoint d’une meilleure production de fourrages et de l’arrivée de nouveaux producteurs certifiés. Puis les volumes bondissent en août (+10,6 %) et en septembre (+ 22,5 %). En même temps, côté consommation, le lait liquide recule (-10,9 %). Pourtant la demande ne fléchit pas. Au contraire. “Les autres fabrications ont augmenté au détriment de celle du lait, explique Benoît Rouyer, directeur Économie et territoires au Cniel (centre national interprofessionnel de l’économie laitière). Les laiteries ont privilégié des produits à plus forte valeur ajoutée, beurres, ultra-frais ou fromages.” Certes, le fromage bio ne représente encore que 1 % dans la gamme fromage. “Pour des transformateurs qui investissent dans ce développement, ce n’est pas le moment de l’interrompre. Il sera toujours temps de revenir au lait bio facile à vendre, avec une croissance de plus de 10 % par an.”
Envol des achats
Depuis dix ans, la fabrication de produits laitiers bio est en pleine expansion : de 2006 à 2016, la part de lait liquide augmente de 10,5 %, les yaourts de 17 %, le beurre de 13 % et le fromage de 15 %. “La gamme s’élargit plutôt bien et cela rend confi ant”, précise Benoît Rouyer. Sur les dix premiers mois de 2017, les achats s’envolent, comparés à 2016 : + 20,8 % en crème, + 20 % en fromages et + 14,6 % en yaourts. “Les transformateurs (1) jouent le jeu de la diversifi cation et du développement, constate Éric Guihery, secrétaire national de la filière laitière à la Fnab et producteur bio en Mayenne. De nouveaux sites se font certifier, de nouveaux acteurs s’y mettent.”
(1) 164 sites industriels transforment du lait bio (chiffre 2016).
Frédéric Ripoche