Les metteurs en marché ont la responsabilité
de tout mettre en œuvre pour éviter le moindre
doute, notamment en cas de coexistence en
interne entre bio locale et importée. (© Marcotte Patrick)
Au Medfel à Perpignan, les fruits et légumes bio sont de plus en plus convoités. Ce rendez-vous leur accorde une place croissante, pour répondre à l’appétit exceptionnel du marché. Les acteurs historiques régionaux consolident leurs démarches. L’enjeu est de recruter des producteurs en filières longues.
Sur 250 exposants du salon tenu du 25 au 27 avril, ils sont presque une soixantaine d’opérateurs français et aussi d’autres pays du pourtour méditerranéen, à proposer de la production bio. Les acheteurs potentiels – réseaux spécialisés, GMS, grossistes – français et internationaux, sont de plus en plus intéressés. “La bio concerne presque un exposant sur quatre, même si ce n’est qu’une part de son activité. Cela répond à une demande grandissante”, constate Patrick Marcotte, chargé de mission Sud et Bio et directeur du Civam bio des Pyrénées Orientales. Pour la première fois, la bio est mise à l’honneur avec un stand collectif – Organic Market –, installé à l’entrée du salon, vitrine des gammes bio régionales proposées dans les allées. “L’occasion pour les visiteurs de rencontrer les acteurs de la filière occitane. L’enjeu aujourd’hui est de mieux se structurer pour répondre à leurs besoins.”
Occitanie : mobiliser les ressources foncières
Le constat : malgré ses atouts climatiques, l’Occitanie peine à installer ou convertir des producteurs en fruits et légumes pour les circuits longs. “La pression foncière est forte, et bloque les mises en place de projets”, déplore Patrick Marcotte. “Il est urgent de trouver des surfaces suffisantes et des candidats motivés pour approvisionner les marchés d’expédition très demandeurs en origine française.” Certaines régions l’ont compris, comme les Bretons présents très tôt avec des tomates et concombres bio. “Nous au sud, nous avons l’avantage de pouvoir produire précocement sans chauffer, nos conditions sont idéales, il faut aller de l’avant”.
Réunie à l’occasion du Medfel, la commission interprofessionnelle et interrégionale des fruits et légumes bio – Felbio –, qui s’étend de Nouvelle Aquitaine à Provence-Alpes-Côte d’Azur, souhaite mettre en place des solutions pour faciliter l’accès à la terre et l’appui à l’installation ou à la conversion. “Les entreprises réfléchissent à un portage financier du foncier. L’objectif est d’acquérir des terres et de les mettre à disposition des porteurs de projets.” Il s’agit de prendre contact avec les collectivités territoriales pour les aider à identifier le foncier à vocation maraîchère et les terres libérables, et chercher les porteurs de projets formés à ce métier, avec un bon niveau, “capables de gérer des exploitations de 5, 15, 20 hectares ou plus, en circuits longs”, précise Patrick Marcotte. En Occitanie, un programme régional est en construction, en lien avec les collectivités locales, les entreprises, la Safer...
Christine Rivry-Fournier