2025 : un nouveau souffle pour la bio

Le 09/01/2025 à 13:54 par Christine Rivry-Fournier


[Édito du Biofil n°157 – janvier - février 2025].

Il n’y a pas que le climat qui chauffe et se dérègle ! Certes, de ce côté, l’évolution est inquiétante. 2024 a souffert d’une pluviométrie hors-norme, un manque de soleil sur la majeure partie de la France, une sécheresse sur une autre zone. Le tout couplé à un record de température, faisant de cette année l’une des plus chaude depuis les mesures de Météo France en 1900. La planète est en surchauffe, et la sécurité alimentaire est en jeu.

Ces bouleversements climatiques sèment la panique partout. Si l’agriculture bio mise sur sa résilience et ses pratiques exigeantes et diversifiées, elle est confrontée à d’immenses défis. Biofil, dans ce premier numéro de 2025, explore les pistes d’adaptation à ces évolutions : son dossier sur les petits fruits rouges, victimes de ces aléas de plus en plus extrêmes, gels plus tardifs, coups de chaud, nouveaux ravageurs, etc. montre la nécessite de combiner les approches, et plus que jamais, d’investir dans la recherche scientifique, l’expérimentation, l’innovation...
Sur le front, l’Itab – Institut technique de l’agriculture biologique – se mobilise, notamment en petits fruits avec le lancement d’un nouveau projet de recherche-expérimentation, Sorberry, incluant la transformation en glaces. D’autres programmes, par exemple sur les alternatives au cuivre ou les coûts de production prenant en compte les externalités positives, démarrent. Objectif : améliorer les itinéraires techniques et les débouchés. Co-construire pour apporter un maximum de solutions fiables aux filières bio, locomotives de l’agroécologie, devient plus qu’urgent. Les enjeux sont vitaux : il s’agit de soutenir des écosystèmes agricoles et alimentaires respectueux de l’environnement, donc des êtres vivants.

En 2025, la priorité absolue est que le monde agricole bio vive décemment de ce métier difficile, mais passionnant et gratifiant. Et parfois épuisant à force de nager à contre-courant. Nourrir en évitant au maximum de polluer l’eau – préoccupation cruciale –, l’air, les sols, sans massacrer la biodiversité et émettre des GES, notamment en n’utilisant pas d’engrais chimiques de synthèse, est un parcours du combattant ! Car il n’y a pas que le climat qui se dérègle et surchauffe ! Dans un monde qui se complexifie, la ferme France a plus que jamais besoin d’une vraie boussole, pour éviter le désarroi d’une profession et les dérives dans tous les sens. Seul l’État peut donner le cap, haut et fort en soutenant la bio, pour préserver les biens communs.

Rien n’est jamais acquis, de l’amont à l’aval. Biofil, dans ce numéro, montre comment les filières bio résistent, innovent, continuent à avancer et investir malgré les difficultés : partenariats et contractualisations multipartites, notamment avec la distribution, travail sur les marges, recherche sur des fertilisants alternatifs, évolution de la réglementation en phase avec les principes bio et les acteurs, construction de la filière semences, diversification innovante en alimentation humaine avec l’avoine, adaptation de la traite laitière aux systèmes et aux besoins des éleveurs, etc. 2025 doit redonner du souffle au marché et aux ambitions de la bio !

Christine Rivry

Toute l’équipe de Biofil vous souhaite ses meilleurs vœux pour 2025 !