Cet événement est, plus que jamais, l’occasion de sensibiliser également les élus et les décideurs à soutenir ce mode de production bio, fragilisé par le contexte inflationniste. « Alors que le marché du bio connaît un ralentissement sans précédent, le secteur bio attend beaucoup de cette édition 2023 du Salon de l’agriculture » , affirme dans un communiqué l’Agence Bio, groupement d’intérêt public, et porte-parole des familles agricoles, APCA, Fnab, La coopération agricole et Synabio.
Une édition 2023 importante pour la bio
« Les dernières tendances du marché bio sont inquiétantes : elles pourraient remettre en cause le leadership de la France en Europe acquis l’an dernier et compromettre l’atteinte de l’objectif national de 18% de surfaces en bio d’ici 2027 », craignent les professionnels de cette filière déjà structurée et répondant aux attentes environnementales et sociétales. Pour eux, « il est plus que jamais nécessaire que tous les acteurs du secteur et les pouvoirs publics, se coordonnent et s’allient pour prendre des mesures fortes pour dynamiser le marché et pérenniser les exploitations déjà certifiées » . Ce soutien passe, entre autres, par la relance de la consommation, et pour cela, par une information régulière du citoyen, consommateur.
De fortes attentes
Pour être efficaces, les acteurs de la bio estiment indispensable de poursuivre la campagne #Bioréflexe démarrée sur le Sia 2022 et axée sur deux messages : les raisons de manger bio, en montrant les preuves des bénéfices environnementaux de ce mode de production et les garanties du label ; et aussi, la façon dont chaque citoyen peut contribuer à la transition agroécologique et alimentaire en mettant un peu plus de bio chaque jour dans son assiette. L’Agence Bio rappelle que « cette campagne de l’équipe de France du Bio a été un véritable succès avec un réel impact sur les ventes de bio » . Elle a contribué à augmenter de 5% en volume et de 4% en valeur les ventes de fruits et légumes, de 4% en valeur et en volume les produits laitiers. « Il est désormais nécessaire d’amplifier cette action , insiste l’Agence Bio. En ces temps d’inflation – pourtant moins forte en bio –, rappelons qu’il est possible de manger un peu plus de bio quel que soit son pouvoir d’achat pour soutenir les agriculteurs qui font le choix de ce mode de production durable. » De plus, 10 millions de Français étant en situation de précarité alimentaire, « il est important que le bio figure dans l’aide alimentaire » , soutient-elle.
Des animations pour mieux cuisiner bio
Durant tout le salon, l’Agence Bio présentera sur son stand des animations pour informer sur le bio, son cahier des charges, ses garanties et ses bienfaits environnementaux. Un atelier cuisine, conduit tous les midis par le chef Thibaut Spiwack montrera comment confectionner de délicieux plats en famille pour tous les budgets : la preuve de réussir à cuisiner bio, bon et équilibré pour une famille de quatre à moins de 10 euros. Il s’agit d’illustrer les six leviers de la transition alimentaire encouragés par l’Agence Bio : cuisiner plus, gaspiller moins, acheter en vrac, de saison, en direct au producteur, varier ses protéines (avec des légumineuses deux fois par semaine) et mieux choisir sa viande.
Sur le stand également seront prévus des animations pour les enfants avec l’association BioConsomm’acteurs, une ferme bio interactive, une borne Cartobio et un annuaire bio pour découvrir le bio près de chez soi, etc.
60 000 fermes bio en 2022 à soutenir
« Pour atteindre 18% de bio dans les champs, visons 18% de bio dans les assiettes » , soutient l’Agence Bio. La bio continue d’être plébiscitée dans les champs, le cap de 60 000 fermes a été franchi en 2022. « La demande de bio chez les agriculteurs est forte, en lien avec la réduction des intrants » , rappellent les professionnels. Bonne nouvelle pour 2022 : le solde entre les entrées et les sorties en bio reste positif avec plus de 5 200 entrants contre 3 380 sorties. Si les conversions ont été freinées, perdant 5 points et passant de 14 à 9%, les arrêts de bio n’ont que peu augmenté, passant de 4,7% à 5,8%.
« Pour relever le défi du renouvellement des générations, l’agriculture bio est une des voies possible et plébiscitée par les jeunes pour remplacer les départs en retraite » , observent les élus des chambres d’agriculture dans les différentes régions : 41% en Auvergne-Rhône-Alpes, 40% en Bretagne, etc.
Tous les leviers à actionner
Pour atteindre l’objectif de 18% de surfaces bio, plusieurs leviers doivent être actionnés. Il faut garantir des débouchés aux agriculteurs en stimulant la consommation à domicile, qui actuellement représente 6% des courses des Français contre 14% pour les Danois ou 11% pour les Autrichiens ou les Suédois. Les achats de produits bio dans les 80 000 établissements de restauration collective doivent aussi augmenter : la consommation n’est qu’à 6% alors que l’objectif fixé par la Loi EGalim est de 20%. Enfin, dans les 175 000 restaurants, que ce soit la restauration rapide, classique, gastronomique…, tous ont un rôle à jouer dans la transition alimentaire.
« Stimuler ces débouchés requiert de faire de la pédagogie sur la bio, et de rappeler qu’elle contribue à la transition agroécologique, la santé des sols et de l’eau, la restauration de la biodiversité » , explique l’Agence Bio. Avec plus de 26 000 fermes vendant du bio en circuit court sur le territoire et 68% du bio consommé dans l’Hexagone d’origine française, « le bio est un outil de souveraineté alimentaire », estiment tous les acteurs engagés dans cette voie d’avenir.
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La bio au SIA :
- L’Agence Bio et ses animations : stand B010 - hall 4
- Conférence jeudi 2 mars à 10h : Le changement d’échelle de l’agriculture biologique. (sur le stand de l’Inrae (Hall 4 stand B160) en partenariat avec le FIBL)