Ce concours national, organisé par l’Agence Bio et le Crédit Agricole récompense depuis 2008 des projets innovants, prometteurs et exemplaires de l’ensemble de la filière bio. « Pour la première fois présente à ce rendez-vous mondial du machinisme agricole qui fête son centenaire, l’Agence Bio veut montrer que la dynamique de la bio ne se dément pas, et que notre volonté est de continuer à l’encourager , affirme Loïc Guines, producteur de lait, président de la chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine, et président de l’Agence Bio. Environ 40 % des jeunes qui s’installent en agriculture font le choix du bio, et on doit les accompagner. La transition agricole et alimentaire se fera par la bio. »
Deux lauréats et deux coups cœurs du jury : des initiatives avec du sens
Sur 90 dossiers reçus, le jury présidé par Alexia Rey, co-fondatrice et dirigeante de NeoFarm, a retenu 16 finalistes. Deux lauréats se sont distingués, France-Konjac et La Truitelle, dotés d’un prix de 6 000 €. Deux coups de cœur emportent également la faveur du jury, les Herbes Folles et Amel’En Vrac, récompensés de 1 500 € chacun. Pour Alexia Rey, « cette abondance et diversité de profils de candidatures démontrent l’attractivité de ce secteur bio qui donne du sens aux métiers de l’agriculture et de l’alimentation » . Cette jeune entrepreneuse, doublement diplômée de Sciences Po et d’un BPREA maraîchage bio, a co-fondé Neofarm il y a quatre ans pour construire un « maillage de micro-fermes maraîchères qui associent les bénéfices de l’agroécologie et ceux de la technologie ». La découverte de ces multiples projets candidats aux Trophées , « ancrés dans les territoires, à tous les stades de développement, avec une chaîne de valeur, m’a donné beaucoup d'optimisme pour l’avenir et motivée pour continuer de me battre au quotidien pour la transition agricole et écologique ! »
LAURÉATS
CATÉGORIE PRODUCTEURS
Nhung Nguyen-Deroche pour France-Konjac
Chercheuse en biologie, Nhung Nguyen-Deroche entend créer la première filière de konjac (lire article Konjac Biofil 143) en France. Elle ambitionne de démocratiser massivement ce produit surprenant qui recèle de nombreuses vertus. Aussi polyvalent qu’un couteau suisse, ce tubercule est loué dans le secteur alimentaire et diététique ainsi que dans le milieu médical et cosmétique. Allié minceur, le konjac est encore dépendant des importations d’Asie. La spécificité du projet réside dans un mode de production inédit pour la filière : un procédé très peu énergivore, biologique et qui conserve la totalité des propriétés nutritionnelles de la plante.
CATÉGORIE TRANSFORMATEURS
François Isambert pour La Truitelle
Devenir la première solution « poisson durable » en épicerie salée haut de gamme est le projet ambitieux que porte le fondateur, François Isambert. À base de truitelles – jeunes truites –, cette entreprise engagée dans l’Économie sociale et solidaire crée les premières conserves de petits poissons labellisées bio. Des ingrédients aromatiques – aneth, poivre, piment, huiles... –, à l’alimentation des truitelles, en passant par les matériaux utilisés : tout le cycle de production est étudié pour respecter la biodiversité marine et terrestre. Afin de s’adapter aux évolutions climatiques extrêmes, « nous proposons aux éleveurs de réduire le cycle de productions truites à dix mois pour éviter de produire en été » , indique François Isambert.
COUPS DE CŒUR
CATÉGORIE PRODUCTEURS
Thomas Gouëllo et Yoanna Marescot pour Les Herbes Folles
Passionnés de biodiversité, formés en écologie et riches d’une année de woofing à la découverte de micro-fermes bio en Nouvelle-Zélande, ces deux jeunes installent leur activité agricole de pépinière en 2017 en Charente-Maritime. Le projet démarre d’abord sur un terrain familial de deux hectares, avec une production de plants maraîchers bio de vivaces et d’annuelles aromatiques, potagères et médicinales sous serre non chauffée, et plants de petits fruits. « La production de plants d’arbres fruitiers prend plus du temps, et à terme, nous souhaitons produire nos propres porte-greffes à partir de noyaux bio, pour greffer des variétés anciennes, locales, et modernes aussi, mais adaptées à notre terroir », explique Yoanna Marescot. La production de greffons démarre en pommiers, poiriers, pruniers, bientôt amandiers. L’objectif est d’augmenter un peu les surfaces, et d’être complètement autonome en fertilisation. Déjà, oies, canards et poules y participent.
CATÉGORIE TRANSFORMATEURS
Amélie Christophe pour Amel'En Vrac
Amélie Christophe a créé une épicerie d’un nouveau genre : vrac, 100 % bio et surtout, itinérante. Déterminée à rendre le vrac plus accessible, notamment en milieu rural, elle sillonne le sud du département du Nord, parcourt les marchés et se rend directement chez ses clients pour proposer ses produits finement choisis : 100 % bio, autant que possible local, en provenance de producteurs ou d’artisans et sans emballage. Amélie Christophe profite de ces rencontres faites chaque semaine pour informer et éduquer sur le mode de consommation responsable. Elle compte impulser la transition alimentaire par le bas.
Le jury des Trophées : NeoFarm, ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, ministère de l’Écologie et de la Transition des territoires, La Coopérative agricole, APCA, Fnab, Synabio, Itab, Crédit Agricole, Agence Bio.